Après l’année 2020, marquée par l’émergence du Covid-19, l’épidémie s’est poursuivie en 2021 avec de nouveaux variants et des périodes de forte intensité épidémique. Fin 2021, 91% de la population adulte était vaccinée. Les chiffres sur les grandes causes de mortalité en France en 2021 permettent d’évaluer l’incidence de l’épidémie.
En 2021, le nombre total de décès est de 660 168, soit un excédent de 43 000 décès toutes causes confondues par rapport au nombre attendu en France en l’absence d’épidémies ou d’événements inhabituels (contre un excédent de 48 000 décès en 2020).
Santé publique France, le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (CépiDc-Inserm) et la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques (Drees) ont analysé les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France. Les résultats sont publiés dans deux études complémentaires sur les grandes causes de décès en France en 2021.
Le Covid-19, troisième cause de décès en 2021
En 2021, le Covid-19 a directement causé en France le décès de 60 895 personnes (53% d’hommes), en majorité des personnes âgées (âge médian de 84 ans). Le Covid-19 est la troisième cause de décès (9,2% de l’ensemble des décès) derrière les tumeurs (25,7%) et les maladies de l’appareil circulatoire (20,9%).
Au moins une comorbidité ou complication est mentionnée sur 88% des certificats de décès dus au Covid-19 :
- maladies respiratoires (56,1%), dont pneumonie (32,9%) ;
- maladies de l’appareil circulatoire (37,5%).
Chez les personnes de moins de 65 ans, la présence d’une comorbidité ou complication atteint 92,9%.
Le nombre de décès imputables au Covid-19 a beaucoup évolué tout au long de l’année 2021. Les décès des personnes de plus de 85 ans connaissent une baisse prononcée tout au long du premier semestre. Les évolutions sont moins marquées pour les personnes moins âgées. Ces évolutions peuvent être reliées aux calendriers :
- vaccinal contre le Covid-19 ;
- des mesures de gestion et de protection des personnes.
Les établissements publics de santé ont enregistré :
- deux tiers des décès dus au Covid-19 ;
- 43% des décès toutes causes confondues.
Des ruptures dans les tendances des grandes causes de décès
Par rapport aux tendances des années 2015-2019, les études montrent des hausses notables de la mortalité dues aux maladies :
- de l’appareil circulatoire (137 716 décès) ;
- endocriniennes (23 844 décès) ;
- de l’appareil digestif (25 688 décès).
De premières estimations suggèrent que ces hausses se poursuivent en 2022.
La mortalité due aux tumeurs continue de baisser tendanciellement, à l’exception :
- des tumeurs du pancréas (entre 2010 et 2023, +1,6% par an chez les hommes et +2,1% chez les femmes) ;
- des mélanomes (en lien avec une exposition croissante aux rayonnements ultraviolets).
Les études suggèrent que ces hausses de la mortalité pourraient être liées à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 :
- retard de prise en charge ;
- isolement social plus important ;
- hausse de la consommation nocive d’alcool ;
- difficultés d’accès aux soins ;
- séquelles pour ceux dont le Covid-19 est en cause associée…
Il n’est pas possible à l’heure actuelle d’évaluer la part de ces facteurs sur la hausse des décès.
Source: vie-publique.fr