En s’appuyant sur les chiffres de l’Insee, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques observe l’évolution de l’espérance de vie sans incapacité à deux étapes : à la naissance et à 65 ans. Pour 2022, elle note une légère baisse de l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans.

L’indicateur observé par la Drees dans son étude publiée en décembre 2023 mesure le nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne.

Retour au niveau de 2020 pour l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans

Pour établir l’indicateur de vie sans incapacité à 65 ans, la Drees s’appuie sur les réponses d’un échantillon de la population (20 000 ménages en 2022) à la question : « Êtes-vous limité, depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? ». Depuis 2022, l’étude intègre les populations des départements d’outre-mer (hors Mayotte).

Pour l’espérance de vie en bonne santé à la naissance, la statistique tient compte de toute la population, quelle que soit sa classe d’âge. En 2022, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance est de 65,3 ans pour les femmes et de 63,8 ans pour les hommes. L’âge moyen d’espérance de vie sans incapacités fortes s’établit à 77,5 ans pour les femmes et à 73,5 ans pour les hommes.

Depuis 2008, début des études comparatives dans ces termes, la progression est constante avec un gain de durée d’espérance de vie en bonne santé de 9 mois pour les femmes et de 1 an et 1 mois pour les hommes. Cette progression est comparable à celle de l’espérance de vie.

S’agissant de l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans, l’étude relève un recul en 2022 et un retour au niveau de 2020. Elle est estimée, au-delà de 65 ans, à 11,8 ans pour les femmes et 10,2 ans pour les hommes. L’espérance de vie sans incapacité forte à 65 ans  atteint 18,3 ans pour les femmes et 15,5 ans pour les hommes.

Malgré cette baisse en 2022, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a crû davantage que l’espérance de vie.

Comparaison avec les autres pays de l’UE

L’étude établit un comparatif avec les autres pays de l’UE à partir des statistiques sur l’année 2021. Il est signalé que le rebond constaté en 2021 en France au sortir de l’épidémie a pu conduire à « une amélioration sensible de la position de la France en Europe en termes d’espérance de vie sans incapacité ». Le positionnement pourrait être différent en 2022.

Sur les statistiques de 2021, l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans est supérieure de 1 an et 10 mois à la moyenne européenne, qui s’établit à 9,5 ans. Pour les femmes, l’écart avec la moyenne européenne est plus important (2 ans et 8 mois de plus, soit 9,9 ans).

Cette bonne position dans le rang européen est aussi constatée pour l’espérance de vie des femmes et des hommes à 65 ans (2e et 3e place).

En revanche, les statistiques sont moins favorables concernant l’espérance de vie sans incapacité à la naissance des femmes et des hommes (respectivement 6e et 10e place parmi les 27).

Source: vie-publique.fr