Le 1er mai est traditionnellement l’occasion de rassemblements et de défilés populaires. Mais que célèbre-t-on exactement et depuis quand ? Petit retour historique sur les origines de cette journée et sur ses symboles en cinq questions.
Historiquement journée de revendication salariale et syndicale, le 1er mai fait référence à la date anniversaire, en 1886, de l’appel de syndicats ouvriers américains pour revendiquer la journée de huit heures. Appelé outre-Atlantique « moving day« , ce premier jour de mai correspond à la nouvelle année comptable pour les entreprises américaines et à la clôture des contrats de travail des ouvriers qui, pour certains, doivent déménager pour trouver un emploi ailleurs.
Ainsi, dès le 1er mai 1886, plus de 300 000 travailleurs manifestent pacifiquement à travers tout le pays répondant à l’appel des syndicats. Mais, après une autre manifestation le 3 mai qui se termine par la mort de grévistes de la société McCormick Harvester située à Chicago, une marche de protestation est organisée dans cette même ville le 4 mai. Lors de cette manifestation, l’explosion d’une bombe est suivie d’affrontements faisant de nombreuses victimes parmi les forces de police. Plusieurs syndicalistes militants anarchistes sont arrêtés. Lors du procès, cinq syndicalistes sont condamnés à mort.
C’est à l’occasion du centenaire de la Révolution française, en 1889, lors de la IIe Internationale socialiste à Paris et sous l’impulsion de Jules Guesde, qu’il est décidé de faire du 1er mai une journée de manifestations. Elle est célébrée pour la première fois le 1er mai 1890. Toutefois, en 1891, la manifestation du 1er mai tourne au drame avec la fusillade de Fourmies dans le Nord qui se termine par la mort d’une dizaine de manifestants. Plus tard, en avril 1919, après le vote par le Parlement de la journée de huit heures, cette journée devient une journée chômée. Puis, en 1941, sous le régime de Vichy, est instauré un 1er mai férié en tant que « Fête du Travail et de la Concorde sociale » (en référence à la devise du régime de Vichy « Travail, Famille, Patrie« ). Cette journée disparaît à la Libération. Elle est réintroduite en 1946 puis avec la loi 47-778 du 30 avril 1947 avant d’être instituée définitivement comme jour férié, chômé et payé en 1948 (loi 48-746 du 29 avril 1948).
Selon l’article L3133-1 du code du travail, il y a dix autres jours fériés reconnus en France :
- le 1er janvier ;
- le lundi de Pâques ;
- le 8 mai ;
- l’Ascension ;
- le lundi de Pentecôte ;
- le 14 juillet ;
- l’Assomption ;
- la Toussaint ;
- le 11 novembre ;
- le jour de Noël.
Il existe également d’autres jours fériés spécifiques en Alsace-Moselle et outre-mer.
De même, certaines commémorations locales ou professionnelles sont également des jours fériés comme par exemple le jour de la Saint-Éloi (reconnu jour férié par certaines conventions collectives dans la métallurgie).
À la fin du XIXe siècle, il était de coutume d’arborer une églantine, fleur traditionnelle du Nord, lors du défilé du 1er mai en souvenir notamment de la fusillade de Fourmies de 1891. Plus tard, un ruban rouge en référence au mouvement anarchiste l’a remplacée. Par la suite, c’est le muguet, traditionnellement offert pour célébrer le printemps le 1er mai, qui a été associé à cette journée.
Cette journée est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. Sur le continent nord-américain, le « labour day » est férié mais il a lieu le premier lundi de septembre. Certains syndicats et organisations de gauche américains et canadiens continuent malgré tout de commémorer le 1er mai.
Source: vie-publique.fr