La France dénombre près de 31 000 centenaires en 2024, soit 30 fois plus qu’il y a 50 ans. Il s’agit essentiellement de femmes. Combien d’entre eux atteindront l’âge de 105 ou 110 ans ? Éléments de réponses avec l’Institut national d’études démographiques (INED).

L’Institut national d’études démographiques (INED) a publié, en avril 2024, une étude intitulée « Vivre au-delà de 105 ans : quand l’improbable devient réalité ». Elle met en lumière la forte hausse du nombre des « plus que centenaires ».

31 644 centenaires en 2024

Alors que seuls 0,02% des individus nés en 1850 devenaient centenaires, cette proportion s’élève à 2% pour la génération 1920. L’augmentation du nombre de centenaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est assez marquée. En France, ils sont :

  • 100 en 1900 ;
  • 200 en 1950 ;
  • 1 122 en 1970 ;
  • 8 161 en 2000 ;
  • 31 644 au 1er janvier 2024. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit plus de 200 000 centenaires en 2070 si les tendances actuelles se poursuivent.

Forte hausse des décès après 105 ans

Une nouvelle classe d’âge s’impose : les 105 ans ou plus. Ils sont près de 2 000 en France au 1er janvier 2023, ce qui correspond au nombre de centenaires en 1981.

À ces âges avancés, les effectifs sont encore faibles et l’âge déclaré lors du recensement peut être imprécis. La base de données internationale sur la longévité (International Database on Longevity – IDL) comptabilise les décès à 105 ans ou plus après un contrôle strict des actes d’état civil. Pour la France, les données proviennent du Répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP), géré par l’Insee, qui liste les personnes nées en France ou nées à l’étranger mais ayant un numéro de Sécurité sociale. Le RNIPP mentionne les décès.

Le nombre de décès à 105 ans ou plus représente moins de 0,15% des décès en France. Limité à quelques personnes jusqu’à la fin des années 1980, il s’élève à 924 en 2020. Le nombre de décès recule en 2021 et 2022 en raison de l’arrivée à cet âge des classes creuses nées durant la Première Guerre mondiale.

L’immense majorité des personnes décédées à 105 ans ou plus sont des femmes (843 femmes et 81 hommes en 2020). Cela s’explique par la surmortalité masculine tout au long de la vie.

Un nombre croissant de supercentenaires

On appelle « supercentenaires » les personnes qui ont au moins 110 ans. Atteindre cet âge reste rare mais devient de plus en plus fréquent :

  • le RNIPP ne recense aucun supercentenaire avant 1987 ;
  • leur nombre dépasse la dizaine en 2007 puis croît fortement. En 2022, 39 personnes sont décédées à 110 ans ou plus, dont 38 femmes. La progression du nombre de supercentenaires ces dernières années et la prépondérance féminine s’observent dans tous les pays où il est possible de valider les âges au décès.

Dans l’Hexagone, le nombre de supercentenaires décédés varie de 0 à 17 pour un million d’habitants, sans grandes disparités territoriales. Mais il est particulièrement élevé en Guadeloupe et en Martinique (respectivement 44 et 36 supercentenaires pour un million d’habitants).

Parmi les quatre personnes au monde reconnues pour avoir vécu plus de 118 ans figurent deux Françaises, à côté d’une Américaine et d’une Japonaise : Jeanne Calment, la doyenne de l’humanité avec 122 ans et 5 mois (en 1997) et Lucile Randon, décédée en 2023 à 118 ans et 11 mois.

Source: vie-publique.fr