2 870 crimes ou délits et 1 690 contraventions. Au total, 4 560 infractions anti-LGBT+ ont été enregistrées en 2023 par les services de police et de gendarmerie sur le territoire français. Cette hausse de 13% des infractions anti-LGBT+ s’inscrit dans une tendance de forte progression des actes à caractère homophobes depuis 2016.

À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie qui se déroule comme chaque année le 17 mai, le ministère de l’intérieur et des outre-mer a publié son bilan annuel des infractions commises à l’encontre de personnes LGBT+ en 2023.

En parallèle, le ministère a mis en place en mai 2023 de nouvelles directives dont l’objectif est de « mieux lutter contre les LGBTphobies« , notamment en sensibilisant les agents aux discriminations LGBT+ et à l’accompagnement des victimes.

Une majorité d’injures et de diffamations

En 2023, 34% des crimes et délits à caractère anti-LGBT+ enregistrés par les forces de l’ordre sont des injures ou des diffamations, soit au total 970 infractions ce qui représente une augmentation de 12% par an depuis 2016.

En outre, 94% des contraventions enregistrées ont pour objet des injures anti-LGBT+, soit près de 1 600 contraventions en 2023 (leur nombre augmente en moyenne depuis 2016 de 11% par an).

Par ailleurs, le bilan souligne que ce sont majoritairement les hommes (72%) qui sont le plus souvent victimes de crimes ou de délits anti-LGBT+ et plus particulièrement ceux de moins de 30 ans (49%), parmi lesquels, 7% ont moins de 15 ans.

En 2023, les services de sécurité comptent 1 420 personnes mises en cause, soit une hausse de 9% par rapport à 2022. Les auteurs de ces actes anti-LGBT+ sont principalement des hommes (82%) dont près de la moitié ont entre 20 et 49 ans.

Des actes commis principalement dans les très grandes agglomérations

Ces atteintes aux personnes LGBT+ sont  commises dans l’espace public (28%), dans le cadre résidentiel (19%) et dans les établissements scolaires (8%). 9% des actes homophobes ont une dimension numérique à travers notamment le harcèlement en ligne.

Le bilan démontre une proportion plus importante des infractions anti-LGBT+ (54%) dans l’agglomération parisienne ainsi que dans les communes de plus de 200 000 habitants. De fait, il y a en moyenne 7,9 infractions enregistrées pour 100 000 habitants dans l’agglomération parisienne et 8,1 pour les villes de plus de 200 000 habitants. À titre de comparaison, dans les communes rurales, le nombre d’infractions s’élève à 3,6 pour 100 000 habitants.

Si une trentaine de départements dépassent la moyenne nationale dans les actes anti-LGBT+, cinq départements se démarquent : Paris, la Haute-Saône, la Somme, Les Hautes-Alpes et le Pas-de-Calais. A contrario, la Vendée enregistre le taux le plus bas en terme d’infractions (2,0 infractions pour 100 000 habitants). Toutefois, la répartition territoriale des crimes et délits doit être relativisée au regard des différences de comportements dans le dépôt de plainte.

Source: vie-publique.fr