Depuis près de dix jours, la Nouvelle-Calédonie est en proie à des affrontements d’une extrême violence, qui ont notamment coûté la vie à deux gendarmes mobiles. Depuis le début des émeutes, les forces du Commandement de la gendarmerie de l’île, rapidement appuyées par des renforts projetés de métropole et de Polynésie française, sont en première ligne.
C’est dans un contexte institutionnel, social et sécuritaire complexe et sensible que des émeutes particulièrement violentes ont éclaté il y a maintenant près de dix jours en Nouvelle-Calédonie. Des violences qui déjà ont coûté la vie à six personnes, dont deux gendarmes, et causé de multiples blessés, notamment dans les rangs des forces de l’ordre.
Dès le début de la crise, la mobilisation et la résilience des forces du Commandement de gendarmerie (COMGEND) de Nouvelle-Calédonie, renforcées en permanence par sept Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), soit 550 personnels, ont permis à la gendarmerie de répondre présent pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Puisant dans une rusticité et une résilience ancrées dans l’ADN de l’Institution, les gendarmes sont ainsi déployés sur le terrain nuit et jour pour rétablir l’ordre et ainsi garantir la sécurité de la population. Ils doivent particulièrement dégager les dizaines de barrages mis en place par les indépendantistes et tenir les axes majeurs et stratégiques, notamment celui reliant Nouméa à l’aéroport international, et, enfin, assurer la sécurité des sites sensibles.
Projection de renforts
Pour faire face à ce contexte quasi-insurrectionnel, ayant nécessité de décréter l’état d’urgence dès le 15 mai, et afin de rétablir l’ordre républicain, d’importants moyens humains et matériels ont rapidement été projetés en renfort, grâce à un pont aérien établi entre la métropole, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie. Une manœuvre logistique d’ampleur ayant permis la projection de quatre Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et de quinze militaires du GIGN dès le 14 mai, suivis, au cours de la semaine, par de nombreux autres personnels issus des forces de sécurité intérieure, majoritairement des gendarmes mobiles et des militaires du GIGN central et d’autres antennes en renfort de l’AGIGN de Nouméa, portant à 1 131 le nombre de personnels en renfort à ce jour, ainsi que l’a rappelé le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer ce mardi 21 mai, lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Engagement du GIGN et des antennes
Plus d’une centaine de militaires du GIGN et des antennes sont notamment mobilisés sur le territoire calédonien, du PC crise, où l’unité déploie ses capacités d’expertise et de gestion de crise, au terrain, où les opérationnels sont déployés en plusieurs groupes tactiques.
Ces militaires sont notamment en charge de conduire des opérations spécifiques afin d’interpeller des individus particulièrement violents et dangereux, impliqués dans les émeutes ainsi que dans les crimes et délits corrélés (homicides, agressions physiques, pillages, etc.). Des interventions conduites sous blindage, grâce à la projection d’une quinzaine de véhicules blindés, en complément des VBRG déployés sur l’île.
Outre ce volet intervention spécialisée de haute intensité, le GIGN conduit également quotidiennement des missions d’acquisition du renseignement, essentielles à la conduite des opérations, et participe à la protection des personnes, des biens et des sites sensibles.
Interpellation de 276 individus, 248 gardes à vue
La manœuvre judiciaire (gestion des procédures judiciaires liées aux affrontements, identification et interpellation des fauteurs de troubles et des auteurs des infractions, démantèlement des groupes et bandes organisées) est également appuyée par des officiers de police judiciaire et des gendarmes de l’IRCGN projetés en fin de semaine dernière depuis la métropole.
Dans le même temps, les gendarmes locaux, dont beaucoup sont natifs de l’île, s’attachent à maintenir le contact avec les habitants et les élus, afin de les rassurer et tenter d’apaiser les tensions.
Hier, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin a annoncé l’interpellation de 276 individus, qui ont donné lieu à 248 gardes à vue, précisant que les auteurs des homicides de la semaine dernière, à l’exception de l’auteur du tir mortel ayant visé le gendarme Nicolas Molinari, ont ainsi pu être présentés devant la justice. Le ministre a également annoncé la projection en cours de renforts supplémentaires. Côté gendarmerie, la livraison anticipée des véhicules Centaure, initialement prévue dans le courant de l’été 2024 en Nouvelle-Calédonie, est par ailleurs à l’étude.
Faisant preuve d’un engagement et d’un professionnalisme sans faille depuis le début des émeutes, gendarmes départementaux, mobiles et spécialisés restent pleinement mobilisés sur ces différents fronts, dans un contexte toujours instable et tendu.
Le président de la République est arrivé en Nouvelle-Calédonie ce mercredi soir, accompagné de Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, ministre des Armées et Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer.
Source: gendinfo.fr