Du lundi 17 au vendredi 21 juin 2024, s’est tenu le salon Eurosatory, au Parc des expositions de Paris Nord-Villepinte (Seine-Saint-Denis). L’occasion pour la gendarmerie de présenter ses savoir-faire à la veille d’un événement international majeur.
Organisé tous les deux ans, le salon international Eurosatory réunit, depuis 1967, les industriels et les acteurs publics et privés de la Défense et de la Sécurité du monde entier. La dernière édition avait attiré pas moins de 62 000 visiteurs de 150 nationalités différentes, venus rencontrer plus de 2 000 exposants issus de 62 pays. Alors que l’édition 2024 a pris fin, les participants ont pu y présenter leurs produits et projets les plus récents et bénéficier d’échanges fructueux. Les organisations institutionnelles ont quant à elles eu l’opportunité de démontrer leurs savoir-faire. Des espaces étaient ainsi dédiés au ministère des Armées ou encore au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, qui avait choisi pour thématique la sécurité lors des Jeux Olympiques et Paralympiques. Le stand de 405 m²du MIOM, où étaient représentés la gendarmerie et la police nationales, ainsi que les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), était structuré autour de quatre pôles, consacrés à la sécurité et à l’ordre publics, à la sécurité civile, aux Jeux Olympiques et Paralympiques et au contre-terrorisme. Des gendarmes issus de différentes unités ont ainsi participé au salon en leur qualité d’expert. Des conférences ainsi que des démonstrations ont également permis de présenter les dernières avancées et de valoriser l’action de la gendarmerie, tant auprès des acteurs civils, que des délégations étrangères et du grand public.
Une gendarmerie innovante…
La gendarmerie ne cesse de se transformer afin de faire face aux nouvelles menaces. En son sein, les innovations sont incitées afin de lui permettre de s’inscrire pleinement dans son siècle, en se dotant notamment des dernières technologies.
C’est dans cette perspective que le Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI) a été créé le 23 novembre 2023. Placé sous l’autorité du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, et commandé par le général de division Christophe Husson, ce service à compétence nationale participait au salon. Le mercredi 19 juin, le général Éric Freyssinet, conseiller cyber du chef du COMCYBER-MI est ainsi intervenu à l’occasion d’une conférence visant à présenter la mission de centralisation et d’analyse des informations d’intérêts cyber aux fins d’identification des menaces en cours ou émergentes. Une création récente mais particulièrement utile au regard de la prégnance de la menace cyber et de l’organisation prochaine des Jeux Olympiques de Paris.
Plusieurs personnels de l’Unité nationale cyber (UNCyber), rattachée à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), étaient quant à eux présents sur le stand du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer afin d’exposer leurs résultats en matière de fraude à la billetterie des Jeux.
« Nous travaillons avec Europol depuis deux ans, explique le capitaine Étienne. Nous avons développé un programme conjoint qui nous a permis d’identifier et de remonter plus de 300 sites vendant des faux billets, en partenariat avec le Comité international olympique et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques. »
Des gendarmes sensibilisaient les participants à l’application « ma sécurité ». Lancée en 2022, elle a récemment été développée en plusieurs langues afin de permettre aux millions de touristes attendus cet été de pouvoir l’utiliser en cas de besoin. L’objectif était donc clair : lui donner un maximum de visibilité avant l’ouverture de la compétition.
Une équipe avait également la mission de présenter l’application NeoDK. Développée par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) afin d’être utilisée sur téléphone Néo 2, elle permet d’effectuer un relevé d’empreintes digitales en temps réel et de l’adresser immédiatement au fichier automatisé, afin d’obtenir le résultat dans le temps de l’intervention. Issue de l’innovation participative, cette application pourrait permettre, à terme, d’interroger les systèmes d’information nationaux et européens.
Mardi 18 juin, plusieurs conférences ont été dispensées par les Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). Leur commandant, le général Emmanuel Josse, a notamment pu intervenir sur le rôle majeur de la troisième dimension en matière de sécurité publique. Les défis sécuritaires futurs ainsi que l’avenir des drones ont également fait partie des thématiques abordées. Dans ce domaine, la gendarmerie est progressivement devenue une institution de référence, en démontrant notamment ses capacités lors de la Coupe du Monde de football organisée au Qatar en 2022.
« C’était la première fois que cette séquence était organisée, s’est réjoui le colonel Éric Espinal, commandant des forces aériennes de la gendarmerie nationale en second. Ces conférences nous ont permis de valoriser notre action auprès de délégations internationales et d’acteurs civils, notamment industriels. Nous avons abordé les enjeux de la troisième dimension, de la gestion des ressources humaines, des missions opérationnelles et du domaine capacitaire. Cette séquence nous a aidés à gagner en visibilité et à renforcer nos relations internationales. »
Outre les stands et conférences, la gendarmerie nationale a également pris part à des démonstrations statiques et dynamiques. Dans le domaine du maintien de l’ordre, la gendarmerie mobile a notamment pu valoriser l’action du nouveau Véhicule d’intervention polyvalent de la gendarmerie (VIPG) Centaure, progressivement déployé dans les unités depuis la fin de l’année 2023.
… préparée à faire face aux crises
Mardi 18 juin 2024, l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 17/1 de Versailles-Satory a effectué une démonstration de maintien et de rétablissement de l’ordre. Celle-ci a permis aux spectateurs de mieux appréhender le concept de gradation de la force au regard des situations auxquelles ont été confrontés les gendarmes de l’unité. Ils ont ainsi été capables d’adapter leur réponse à une manifestation pacifique se transformant en affrontement violent avec les forces de l’ordre, avant que ces derniers ne soient pris à partie par arme à feu. Cette simulation a permis de démontrer la pertinence du nouveau véhicule Centaure et de mettre en avant la modernisation de la gendarmerie et sa capacité à faire face aux crises, à l’image des événements s’étant déroulés en Nouvelle-Calédonie ces dernières semaines.
« C’était la première fois que nous effectuions une démonstration à Eurosatory, précise le capitaine Damien, commandant du peloton d’intervention blindé. Elle nous a permis de montrer au public que le véhicule Centaure n’était pas leur adversaire mais leur ami dans le cadre de violences urbaines. Un moment d’échange a également été organisé à l’issue de la démonstration. Les spectateurs avaient la possibilité de nous rencontrer et de découvrir l’homme derrière l’uniforme. »
Jeudi 20 juin, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a également pu mettre en œuvre une partie de ses savoir-faire. À travers un scénario d’extraction d’autorité à Haïti, la Force sécurité protection (FSP) a ainsi fait la démonstration de ses capacités de protection d’autorité, plongeant le public dans son quotidien opérationnel. Sur son stand, l’unité d’élite de la gendarmerie présentait notamment son véhicule d’intervention « Swatec Chevrolet », utilisé depuis 2001, à la suite de l’assaut donné par le Groupe à Marignane, après la prise d’otages du vol Air France 8969. Équipé d’une rampe d’intervention à hauteur réglable, ce véhicule permet d’accéder jusqu’au premier étage d’un immeuble ou d’intervenir, par exemple, sur un bus. Les visiteurs ont également pu y découvrir l’exosquelette équipé de protections balistiques du GIGN, en cours de développement, dont le but est d’alléger la charge des équipiers en mission.
Enfin, le Service de soutien à la projection opérationnelle (SSPO) de la gendarmerie nationale avait mis en place une zone de soutien NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique) dans la zone Helped, dédiée à la gestion des crises humanitaires et environnementales. « Nous sommes en charge de la réserve NRBC de la gendarmerie, explique le maréchal des logis-chef Morgan. Nous avons été formés dans ce domaine par la Force nationale nucléaire radiologique biologique chimique (F2NRBC) et nous disposons de quatre référents dans l’unité. Nous sommes capables de nous projeter partout, en complément de cette force, pour gérer une situation de crise. Nous effectuons régulièrement des exercices interarmées, à l’image de celui réalisé en octobre 2023 dans les Yvelines. Sur le salon, nous présentons l’armurerie utilisée afin de stocker des armes contaminées le cas échéant. »
Plusieurs hauts dirigeants de la gendarmerie se sont également rendus sur le salon afin de rencontrer les unités présentes et d’échanger avec les partenaires de l’Institution, à l’image du Directeur général de la gendarmerie nationale ou du Major général de la gendarmerie nationale, le général de corps d’armée André Petillot, venu signer le renouvellement du protocole triennal de coopération avec l’armée de Terre.
Source: gendinfo.fr