Sportif de haut niveau de la Défense-Gendarmerie depuis peu et sélectionné pour nager aux Jeux Paralympiques, Hector Denayer vise l’or pour sa première participation.

Il s’est plongé dans la natation de haut niveau il y a seulement quatre ans et se retrouve déjà sélectionné pour participer à cinq courses lors des Jeux paralympiques de Paris 2024. Compétiteur dans l’âme, il entraîne son corps autant que son esprit afin d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé : revenir avec une médaille d’or au 100 mètres brasse pour ses premiers Jeux Paralympiques.

La discipline, la première qualité

Hector Denayer est interne au Centre de ressources et d’expertise à la performance sportive de Bourgogne-Franche-Comté, basé à Dijon.
« Je vais nager 11 fois par semaine et j’ai 5 à 6 séances de préparation physique, que ce soit pour du général, du gainage, de temps en temps du crossfit ou de la muscu, explique l’athlète. Depuis septembre, j’ai eu une semaine de vacances à Noël, je n’ai pas vraiment fait de pause. On avait recherché un pic de forme aux championnats d’Europe, ce qui a bien marché. Et là, on essaye de reproduire le même schéma avec Ramzi (NDLR : son entraîneur). On veut retrouver ce même état de forme pour les JOP, en faisant encore mieux ! »
Comme le jeune homme est un sprinter, c’est surtout sur cet aspect qu’est axée sa préparation. Mais au cours des mois précédant la compétition, il réalise aussi du fond, pour faire, dit-il, « assez de kilométrage et de volume pour prendre de la caisse et tenir le 100 mètres au maximum. »
Son entraîneur est exigeant. Il lui a inculqué la discipline avant la motivation.
« Sur les compétitions, je suis celui qui finit le mieux ses courses, personne ne revient aussi vite que moi sur le 100 mètres brasse. Et ça, ce n’est pas le fait d’être meilleur qu’un autre ou d’avoir plus de talent, c’est juste que tu travailles mieux et que tu t’entraînes mieux. Donc déjà c’est une belle fierté. »

Le travail sur une semaine type

Dans la préparation d’un nageur pour une échéance, on parle de semaine type. Celle-ci commence par une séance assez longue, pour récupérer les sensations après le week-end, et une deuxième le lundi soir, axée sur le sprint.
Le mardi matin, la brasse étant un sport de jambes, la séance est dirigée sur ce travail spécifique. « Je peux faire 2 kilomètres comme 5, juste en jambes, sur la séance, ou bien partir sur une séance de 6 km, dont 5 km de jambes », précise le nageur.
Pour la seconde séance du mardi, Hector doit travailler la VO2. « C’est là que je vais essayer de repousser les limites de mon corps. Ce sont ces séances-là qui permettent d’avoir un meilleur retour et de réussir à tenir ma course au maximum. »
Mercredi matin : repos ! L’après-midi s’enchaîne avec une séance de musculation couplée à un circuit dans le bassin, dont l’objectif est le travail spécifique : départs, virages, travail de résistance…
Jeudi matin, entraînement sur l’efficacité de nage : « on va nager en faisant, par exemple, plusieurs 50 m d’affilée, et on va devoir être de plus en plus rapide tout en gardant nos coups de bras. »
Vient ensuite la séance spécifique du jeudi soir, où Hector enfile « la combinaison de compét’ » et répète ses allures de course. Et si lors des compétitions il ne fait qu’un 100 mètres, le jeudi soir il peut aller jusqu’à 1 500 mètres de son allure 100 m.
S’ensuit un travail de technique le vendredi matin, pour obtenir les gestes les plus parfaits possible, suivi d’une séance aérobie le vendredi soir pour récupérer de celle de la veille, assez sollicitante.
Hector attaque le samedi matin par la session immuable de la semaine, semblable à celle du jeudi soir. « La méthode d’entraînement de Ramzi, c’est que pour créer des adaptations et nager plus vite, il faut mettre son corps en contrainte. Donc le samedi matin, j’arrive avec toute ma semaine d’entraînement, et la fatigue qui va avec, et si à ce moment-là, je parviens à nager vite et à refaire mes allures de course, c’est comme ça que petit à petit je vais surpasser mes vitesses et exploser mon temps. »
Quand le dimanche arrive, Hector va tout seul à la piscine, s’il le souhaite. Un seul objectif pour cette journée : ne pas couper le contact avec l’eau, mais sans que cela ait de caractère obligatoire, contrairement au travail du reste de la semaine.

Ambition d’or pour les Jeux de Paris

« Ma priorité, c’est de ramener une médaille d’or sur le 100 m brasse, affirme le para-athlète, Je mise toutes mes chances là-dessus et je vais concentrer mon entraînement sur ça. »
S’il pense aussi pouvoir monter sur le podium du 200 mètres 4 nages, il préfère décrocher une médaille d’or que deux médailles d’argent et priorise donc son travail.
« Je suis positionné sur plusieurs courses, précise Hector. Dans l’ordre : 100 m brasse, 50 m nage libre, 200 m 4 nages et 100 m papillon, et normalement le relais 4 fois 100 m 4 nages ; sur cette course, on est 4 nageurs et chacun fait une nage. Pour moi, ce sera donc la brasse ! Ce serait bien qu’on arrive sur le podium pour faire une finale en équipe. »
Quoi qu’il en soit, sur toutes les épreuves, Hector se donnera sans réserve. Au-delà de la performance, il ne veut pas décevoir tous ceux qui sont derrière lui, qui seront présents pour ses premiers Jeux à Paris, qu’il voit comme « une superbe expérience, qui me donne un engouement et une motivation supplémentaire. »

Entouré par une équipe complète…

« En plus de mon coach, Ramzi, qui m’entraîne dans l’eau au quotidien, il y a sa stagiaire, Amélie, qui est plus sur la partie préparation physique. Je fais aussi de la préparation mentale avec Marvin, et j’ai une diététicienne qui me suit, mais un peu de loin », explique Hector.
L’objectif était d’avoir un repas supplémentaire dans la journée, afin de gagner en masse musculaire, puisqu’il se dépense beaucoup. Il est donc passé à 5 repas par jour, ce qui lui permet d’être plus en forme, de gagner en énergie, tout en évitant les fringales et le grignotage.

…augmentée par celle de la gendarmerie

Quant à son intégration au sein de la gendarmerie, le nouveau SHND-G insiste : « Représenter la gendarmerie à ces Jeux, ce n’est pas rien pour moi. J’ai grandi avec elle. Non seulement je vais participer à l’événement comme sportif professionnel, mais aujourd’hui, grâce à elle, je vais vivre de mon sport pour la première fois de ma vie. Je sais que quand je nagerai, il y aura toute la gendarmerie derrière moi, je ne serai pas tout seul. Je dis souvent que quand je nage, c’est moi qu’on voit faire la performance, mais les gens ne se rendent pas compte de l’équipe qu’il y a derrière, que ce soit les coachs, la famille, les partenaires et, aujourd’hui, j’ai toute la famille de la gendarmerie qui nagera avec moi le 30 août prochain à la Défense Arena. » Puisse-t-il décrocher l’or qu’il convoite !

Source: gendinfo.fr