Évolution du diplôme national du brevet, réforme du lycée professionnel, enseignement du français et des mathématiques dans le premier degré, évaluations de début d’année, groupes de besoins au collège… La circulaire pour la rentrée 2024 définit priorités, nouveautés et expérimentations pour l’année scolaire 2024-2025.
La rentrée scolaire 2024 a lieu :
- le 2 septembre en zones A, B et C, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, pour les élèves, et le 30 août pour les enseignants ;
- le 3 septembre en Corse, pour les élèves, et le 2 septembre pour les enseignants (en attente de validation par la collectivité de Corse) ;
- le 19 août à La Réunion, pour les élèves, et le 16 août pour les enseignants ;
- le 26 août à Mayotte, pour les élèves, le 23 août pour les enseignants.
La circulaire de rentrée 2024 a été publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports n° 26 du 27 juin 2024.
Évolution du diplôme national du brevet et classe prépa-seconde
Si les résultats du diplôme national du brevet (DNB) semblent satisfaisants, ils présentent de fortes disparités territoriales mais aussi une distorsion entre les résultats du contrôle continu et ceux obtenus aux épreuves terminales.
Début 2024 a été décidée la suppression des correctifs académiques, qui permettaient la modification des notes a posteriori dans les académies. Cette suppression explique un taux de réussite au brevet en 2024 de 85,6% dans la série générale, en baisse de 3,5 points par rapport à l’année précédente, et de 75,1% dans la série professionnelle, en baisse de 3 points.
Pour la session 2025 du DNB, les épreuves terminales compteront pour 60% de la note finale, contre 40% lors des sessions précédentes. Les notes attribuées par les professeurs serviront à calculer la note de contrôle continu. Cette évolution du brevet vise à réaffirmer sa valeur de diplôme national et à sanctionner plus fidèlement la maîtrise des compétences du socle.
À la rentrée 2024, au moins un lycée dans chaque département proposera, à titre expérimental, une classe prépa-seconde. Cette classe préparatoire est destinée, sur le volontariat, aux élèves admis en seconde générale et technologique ou professionnelle mais n’ayant pas obtenu le brevet. Cette année vise à consolider les acquis attendus du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. En amont du dernier conseil de classe de 3e, les élèves doivent avoir été identifiés par l’équipe pédagogique comme pouvant bénéficier de ce dispositif. Sur 27 heures hebdomadaires :
- 20 heures concerneront les enseignements disciplinaires (consolidation de la maîtrise des attendus de fin de 3e et anticipation de l’acquisition des compétences nécessaire à la réussite en classe de seconde) ;
- 7 heures seront consacrées au renforcement des méthodes de travail et à la découverte des métiers et des formations.
Réforme du lycée professionnel
Le début de l’année scolaire 2024-2025 voit entrer en vigueur la réforme du lycée professionnel sur l’ensemble des niveaux. Le but de la réforme est de revoir l’offre de formation des lycées professionnels afin de la rapprocher des besoins des entreprises.
Plusieurs mesures ont déjà été mises en œuvre :
- versement d’une allocation au titre des périodes de formation en milieu professionnel ;
- création d’un bureau des entreprises dans chaque lycée professionnel ;
- dispositif Ambition emploi, qui aide les élèves ayant obtenu un CAP ou un baccalauréat professionnel, sans emploi ou sans solution de poursuite d’études, mais aussi ceux qui n’ont pas obtenu leur diplôme.
L’année de terminale est réorganisée afin de permettre aux élèves de mieux préparer le post-bac. La nouvelle grille horaire consacre 15% de l’horaire au français et aux mathématiques.
Une évolution de la carte des formations professionnelles initiales se traduit par un objectif de 6% de transformation par an au niveau académique, afin d’atteindre un taux de 25% de transformation de la carte en 2027.
Groupes de besoins en français et en mathématiques
En dépit d’améliorations régulières ces cinq dernières années, 27% des élèves entrent en 6e avec une maîtrise du français insuffisante, 32% en mathématiques.
Dans le second degré, pour les classes de 6e et de 5e, des « groupes de besoins » en français et en mathématiques sont mis en place dans le cadre du choc des savoirs. Ces groupes permettent d’alterner les temps d’enseignement en classe de référence et en regroupement selon les besoins des élèves et des modalités déterminées par les équipes pédagogiques.
Tous les élèves suivent le même programme mais sont répartis en groupes selon les compétences effectivement maîtrisées ou à travailler. La composition de ces groupes est flexible et réexaminée régulièrement en cours d’année pour prendre en compte la progression des élèves. Les établissements ont la possibilité de regrouper les élèves en classes entières durant 1 à 10 semaines, sur une ou plusieurs périodes. Les groupes de niveaux peuvent être recomposés sur les périodes suivantes.
Le premier degré (maternelle et primaire) connaîtra une évolution dans la façon d’enseigner le français et les mathématiques. Afin de réduire les écarts scolaires et les inégalités, la circulaire préconise « la pratique quotidienne, soutenue et systématique » de la lecture et de l’écriture de lettres, de mots, de phrases et enfin de textes d’une longueur croissante. La démarche didactique en mathématiques est modifiée autour du triptyque « manipuler, verbaliser, abstraire« .
Le Plan mathématiques et le Plan français, qui concernent en fin d’année scolaire 70% des professeurs des écoles, doivent tenir compte de ces évolutions.
Cours d’empathie, lutte contre le harcèlement, enseignement moral et civique
Afin de lutter contre toutes les formes de violences, les cours d’empathie, expérimentés dans 1 200 écoles, ont vocation à être généralisés à l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires. Ces cours valorisent les compétences psychosociales, qui désignent les aptitudes psychologiques mises en œuvre par un individu pour s’insérer et agir dans la société avec pertinence et en maintenant un état de bien-être.
La lutte contre le harcèlement se poursuit avec :
- le renforcement du dispositif Phare ;
- l’ouverture d’une plateforme à destination des parents, notamment élus ;
- la pérennisation du questionnaire d’auto-évaluation auquel ont répondu en novembre 2023 tous les élèves du CE2 à la terminale.
Dans ce contexte, les programmes révisés d’enseignement moral et civique (EMC) entreront progressivement en vigueur à compter de cette rentrée. Le programme d’EMC aborde toutes les dimensions éthiques et politiques de la citoyenneté, dans le cadre de la démocratie scolaire. Chaque année aborde un thème :
- se reconnaître comme individu et élève (CP) ;
- respecter les autres (CE1) ;
- apprendre ensemble et vivre ensemble (CE2) ;
- faire société (CM1) ;
- vivre en République (CM2) ;
- apprendre à vivre dans une société démocratique (6e) ;
- égalité, fraternité et solidarité (5e) ;
- défendre les droits et les libertés (4e) ;
- faire vivre la démocratie (3e) ;
- droits, libertés et responsabilité (2de) ;
- cohésion et diversité dans une société démocratique (1re) ;
- la vie démocratique : débat, délibération et prise de décision (terminale) ;
- droits, libertés et responsabilité ; cohésion et diversité dans une société démocratique (classes préparant au certificat d’aptitude professionnelle [CAP]).
En cycle 4 (5e, 4e et 3e), les élèves doivent obligatoirement participer à une action d’EMC (projet, concours…) chaque année et peuvent bénéficier à cette fin de 18 heures d’enseignements supplémentaires maximum.
L’épreuve d’histoire-géographie-EMC au brevet des collèges verra le coefficient d’EMC identifié et stabilisé.
La labellisation « classes et lycées engagés » encourage la culture de l’engagement au travers de projets réalisés au sein des établissements, en lien avec le service national universel (SNU).
Autres nouveautés
La circulaire de rentrée 2024 présente d’autres nouveautés, tant dans le premier que dans le second degré :
- une démarche de labellisation des manuels de lecture de CP et de CE1 est lancée et peut être sollicitée par les éditeurs. Elle vise à certifier la conformité des manuels aux programmes, sans être obligatoire ;
- la découverte des métiers au collège se poursuit, avec le soutien des psychologues de l’Éducation nationale, en lien avec les régions et avec la plateforme Avenir(s) de l’Onisep.
- des évaluations nationales à l’école élémentaire et au collège sont déployées en début d’année dans le but d’identifier le niveau de maîtrise des élèves ;
- le stage de seconde, obligatoire en voie générale et technologique, est reconduit ;
- 170 internats supplémentaires, notamment ruraux, bénéficient de la labellisation « internats d’excellence » (une place sur cinq est disponible) ;
- l’ouverture de nouvelles sections internationales est désormais systématiquement subordonnée à des critères de mixité sociale ;
- une nouvelle organisation de l’école inclusive est expérimentée dans quatre départements, avec des pôles d’appui à la scolarité (PAS) pour l’accueil des élèves en situation de handicap ;
- dès la rentrée 2024, une force mobile est créée au niveau national afin d’apporter en cas de crise, en moins de 24 heures, un appui et des renforts aux équipes académiques.