Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) fait apparaître une légère hausse du nombre d’IVG en France en 2023. Le bilan statistique permet d’observer, au-delà des spécificités régionales ou des classes d’âges, le niveau d’impact de l’allongement du délai légal d’avortement voté en 2022.

Poursuivant la tendance observée en 2022, le taux de recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a connu une légère hausse en 2023 (8 600 IVG de plus qu’en 2022), avec une augmentation plus marquée dans certaines classes d’âges et dans certaines zones géographiques, notamment les départements et régions d’outre-mer (DROM), en Île-de-France et dans le Sud. C’est l’une des observations de l’étude statistique de la Drees, parue le 25 septembre 2024.

243 623 IVG en 2023
Parmi les 243 623 interruptions volontaires de grossesse enregistrées par le Système national des données de santé en 2023, 16 007 concernent des femmes résidant dans les DROM avec un taux global standardisé sur l’âge atteignant quasiment le double du taux en France hexagonale (31,2% contre 16,2%).

Sur l’ensemble du territoire national (DROM compris), le taux de recours à l’IVG atteint 16,8 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2023.

La classe d’âge la plus concernée correspond aux femmes entre 25 et 29 ans (29,7 IVG pour 1 000 femmes).

En 2023, 41% des IVG ont eu lieu en dehors des établissements de santé (comme cela est autorisé depuis 2005).

Quant aux IVG médicamenteuses qui représentent 79% des IVG, elles se se déroulent à 48% dans des établissements de santé, à 46% dans des cabinets libéraux ou, plus marginalement, dans des centres de santé ou centres de santé sexuelle (6%).

Au total, pour l’année 2023, l’étude fait état de 3 170 praticiens ayant procédé à au moins une IVG en cabinet de ville dont notamment 1 208 sages-femmes, 902 gynécologues médicaux gynécologues-obstétriciens et 1 007 médecins généralistes.

1,5% du total des IVG concernées par l’allongement du délai légal
L’étude permet également d’évaluer les effets en chiffres de la loi du 2 mars 2022 qui a allongé le délai légal de recours à l’IVG. La loi de 2022 a en effet fait passer ce délai de 12 à 14 semaines de grossesse.

Les IVG pratiquées dans un délai « tardif », c’est-à-dire à partir de 12 semaines d’aménorrhée, représentent près d’une IVG hospitalière sur dix en 2023 avec un taux deux fois plus élevé dans les DROM qu’en France hexagonale.

La proportion d’IVG concernées par l’allongement du délai légal est ainsi estimée à 2,5% des IVG hospitalières, soit 1,5% du total des IVG pratiquées.
Source: vie-publique.fr