Ce jeudi 3 octobre 2024, le GIGN a célébré la Saint Michel, patron des parachutistes, en présence de très nombreux invités évoluant au sein de « la grande famille du GIGN », composée des membres, anciens et actuels, de l’unité, mais aussi de ses amis et de ses partenaires. Une occasion symbolique de se retrouver et d’échanger, mais aussi d’avoir un aperçu des savoir-faire de l’unité à travers des démonstrations dynamiques, mettant en lumière les trois métiers du GIGN (intervention, protection et acquisition du renseignement) ainsi que quelques-uns des appuis spécialisés intégrés.
Ce jeudi 3 octobre 2024, à Satory, le général de division Ghislain Réty, commandant le GIGN, et les militaires de l’unité ont accueilli près d’un millier d’invités, venus célébrer avec eux la Saint Michel, patron des parachutistes. De nombreuses autorités militaires, civiles et judiciaires, ainsi que les partenaires opérationnels de l’unité, d’anciens membres du Groupe et les familles étaient ainsi réunis pour assister aux traditionnelles démonstrations qui marquent cette journée symbolique.
« Une force de réassurance »
La Saint Michel est, pour le GIGN, « une tradition importante », a souligné en préambule le général de corps d’armée André Petillot, major général de la gendarmerie nationale, « car en célébrant le Saint Patron des paras, le GIGN marque son appartenance à une communauté d’élite et de sacrifice, celle des parachutistes militaires. »
Revenant sur une année 2024 « particulièrement intense, (…) marquée par le rythme des interventions du quotidien – 2 650 interventions en 2024 -, la défense de nos emprises diplomatiques, l’engagement en dehors de nos frontières, où 50 militaires assurent la sécurité de nos emprises. (…) Je pense en particulier à Haïti cette année, et on repense tous au Soudan ou à l’Ukraine en 2022 et 2023 », le major général a également insisté sur l’engagement de l’unité en Nouvelle-Calédonie.
« La marque du GIGN, c’est d’être un « game changer ». C’est le niveau stratégique que représente une unité comme le GIGN, a-t-il affirmé. Le GIGN a joué son rôle en assurant trois missions. D’abord, la mission de réassurance (…) avec un dispositif hors norme de plusieurs dizaines de militaires. La deuxième étape a été la reprise de contrôle du territoire, dans laquelle le Groupe a joué un rôle décisif, en étant là à chaque fois dans les moments les plus difficiles et en assurant aussi, quand il était nécessaire, la protection de nos unités ; je pense en particulier à la brigade de Houaïlou, où on a connu un engagement d’une intensité rare. Enfin, et surtout, c’est grâce au GIGN, grâce aux capacités exceptionnelles dont il dispose, que ces derniers jours, on a pu mettre hors d’état de nuire (…) un groupe insurrectionnel sur la tribu de Saint-Louis, qui était un élément déterminant du retour au calme. » Et de conclure : « Le GIGN, c’est une grande unité de 1 000 hommes et femmes. (…) C’est une unité qui fait basculer une situation, c’est un atout stratégique dans la main du gouvernement. Vous pouvez être fiers de ce que vous avez fait. En tout cas, moi, je suis très fier de vous. »
2024 : une année anniversaire intense
Prenant à son tour la parole, le général de division Ghislain Réty est lui aussi revenu sur l’activité opérationnelle intense de l’année écoulée, marquée par de nombreux temps forts, parmi lesquels, comme évoqué par le major général, un engagement hors norme en Nouvelle-Calédonie, « où depuis près de cinq mois, aux côtés des gendarmes mobiles et de ceux du commandement de la gendarmerie, ce sont toutes les capacités du GIGN qui sont mises en œuvre : intervention, protection, acquisition humaine et technique du renseignement, négociation, appuis spécialisés et autres. Cet engagement a eu des effets décisifs sur l’adversaire, avec la reddition de nombreux lieutenants et la neutralisation par le GIGN des protagonistes. Le GIGN a fait encore une fois honneur à sa philosophie d’action et sa devise « S’engager pour la Vie », en repoussant au maximum l’usage des armes, et lorsque tir il y a eu, il s’est agi de tirs très précis, avec une vraie maîtrise du feu, lorsque des militaires de la Gendarmerie étaient directement menacés par des tirs à tuer de l’adversaire. »
Autre temps fort évoqué par le patron du GIGN : « la projection sous le signe de l’urgence d’un détachement du GIGN » à Haïti, au cours du premier trimestre, « alors que Port au Prince était plongé dans le chaos, avec de très violentes altercations entre bandes armées, faisant de très nombreux morts. Le GIGN a permis de sécuriser l’ambassade de France et le personnel diplomatique, mais a aussi joué un rôle majeur, avec les Armées, dans l’évacuation de nombreux ressortissants français. »
2024 aura également mobilisé le GIGN sur les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, sur des troubles à l’ordre public de forte intensité, à l’instar des manifestations contre les bassines, mais aussi, année olympique oblige, sur la sécurisation du Relais de la Flamme, depuis son départ de Grèce et tout au long de son périple de deux mois en métropole et outre-mer, puis sur la sécurisation des Jeux eux-mêmes. Et le général de division Réty d’évoquer pour le GIGN « un déploiement exceptionnel pour les quatre cérémonies d’ouverture et de clôture. (… ) Des réserves d’intervention terrestres, maritimes et aériennes sur de très nombreuses épreuves, de Paris à la Polynésie, en passant par les Yvelines, Marseille, Bordeaux, Nantes, Saint-Étienne et Châteauroux. (…) Le déploiement de moyens technologiques particulièrement innovants », sans oublier « la protection de nombreux athlètes et délégations israéliens ». Et de souligner également à cette occasion la « coopération exceptionnelle avec le RAID et la BRIPP, qui s’est faite dans un souci d’optimisation des forces et d’évitement de toute redondance inutile. »
Sur tout le spectre de ses engagements, le GIGN enregistre ainsi sept nouvelles missions par jour, toutes répondant à des critères élevés de sensibilité, de technicité ou de dangerosité : « Ce sont près de 500 personnes interpellées, une vingtaine de forcenés et douze prises d’otage », a détaillé le GDI Réty, avant d’ajouter : « Encore samedi dernier, l’antenne GIGN de Mayotte s’est illustrée par la libération de trois membres de l’administration pénitentiaire retenus lors d’une mutinerie, avec l’appui de la gendarmerie mobile. »
Structurellement, 2024 a vu le GIGN s’agrandir encore un peu, « avec la création, il y a un mois, d’une cellule qui prendra en charge la formation des PSPG, unités dédiées à l’intervention du haut du spectre des centrales nucléaires, contribuant ainsi à accroître le niveau de ces 1 000 militaires et donc de durcir la chaîne d’intervention spécialisée de la Gendarmerie ». Le Groupe vient également d’intégrer les trois antennes techniques implantées à Marseille, Bordeaux et Maisons-Alfort, petites sœurs de la section des moyens spéciaux du GIGN.
Enfin, en dehors de la sphère opérationnelle, 2024 est aussi l’année des 50 ans du GIGN. Un anniversaire officiellement célébré le 13 juin dernier, et à l’occasion duquel un timbre commémoratif a notamment été édité avec Philaposte. Et le général de division Réty d’annoncer d’ores et déjà d’autres « beaux événements » à venir : une boutique en ligne de produits avec la marque GIGN, l’agrandissement du musée, mais aussi une surprise qui sera à découvrir sur Netflix…
Puis au terme de ce bilan de l’année écoulée, le commandant du GIGN a profité de cette Saint Michel pour mettre à l’honneur, pour la première fois, six partenaires du monde civil, en leur attribuant le titre d’« Équipier d’honneur du GIGN », au titre de l’aide et du soutien apportés à l’unité depuis de nombreuses années.
Des démonstrations sous le prisme de la Nouvelle-Calédonie
Après les mots, place à l’action. Et c’est dans le ciel que le vrai coup d’envoi de la Saint Michel a été donné, avec l’arrivée de cinq chuteurs. Puis les trois forces opérationnelles du GIGN (Intervention, Observation Recherche et Sécurité Protection) ont proposé une démonstration dynamique, avec l’appui des équipages des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN) et du Groupe interarmées d’hélicoptères (GIH), permettant de mettre en lumière leurs différentes capacités.
Le thème de la démonstration de cette année était logiquement celui de l’engagement du GIGN en Nouvelle-Calédonie, où l’unité est rapidement montée en puissance dès le 13 mai 2024, atteignant un effectif de 165 militaires le 8 juin. Déployant ses trois métiers (intervention, acquisition du renseignement et protection), auxquels sont venues s’agréger de nombreuses expertises du Groupe (tireurs longue distance, équipes cynophiles, dépiégeage, effraction, négociation, moyens d’acquisition technique du renseignement, équipes médicales, logistique opérationnelle…), et en coordination avec la gendarmerie mobile et les unités du COMGEND, le GIGN a ainsi permis de reprendre le dessus sur la situation.
En trois tableaux, cette démonstration, ponctuée d’explosions et de fumigènes, a ainsi permis de montrer l’action de la Force intervention (F.I.) pour évacuer les gendarmes d’une brigade isolée, prise à partie par des assaillants déterminés. Puis la force sécurité protection a à son tour montré son savoir-faire en matière de protection d’autorité jusqu’à son extraction de zone hostile. Enfin, la force observation recherche a fait montre de l’étendue de son expertise pour identifier, en toute discrétion, usant de ruse, d’innovation et de sang-froid, les auteurs de tirs contre les forces de l’ordre, leurs habitudes et leurs domiciles, afin de permettre leur interpellation par la F.I.
L’occasion pour cette unité emblématique de la gendarmerie de mettre ainsi en lumière ses capacités et son savoir-faire, ses moyens techniques, ainsi que l’engagement exceptionnel de ses hommes et de ses femmes.
Et par Saint Michel, vive les paras !
Source: gendinfo.fr