La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie chaque année une étude statistique sur les capacités d’accueil des établissements de santé, publics et privés. En 2023, la baisse du nombre de lits en établissement de santé se poursuit tandis que les hospitalisations partielles ou à domicile progressent.
Depuis une vingtaine d’années, la Drees constate un recul régulier des capacités d’accueil des patients en établissement de santé en séjour continu (plus de 1 jour). L’étude statistique réalisée sur l’année 2023 confirme cette tendance avec une diminution du nombre de lits de 1,3% (-1,8% en 2022 et -1,4% en 2021). Les autres formes d’hospitalisation, comme l’ambulatoire ou l’hospitalisation à domicile, progressent.
Baisse du nombre de lits en hospitalisation complète
Les hospitalisations complètes, c’est-à-dire avec un hébergement de plus d’une journée en continu en établissement de santé, ont mobilisé 369 400 lits en 2023. Les autres formes d’hospitalisation, en accueil partiel ou en hospitalisation à domicile, ont représenté respectivement 88 500 places et 24 100 patients.
Les hôpitaux publics concentrent 61% des lits et 52% des places. Les autres formes d’accueil en séjour complet se répartissent entre les établissements privés à but non lucratif (15% des lits, y compris en centres de lutte contre le cancer) et les établissements privés lucratifs comprenant les cliniques privées (24% des lits).
Le nombre de lits de réanimation, pour les patients en état critique, est en reflux, après avoir fortement augmenté pendant la crise du Covid. Il reste cependant supérieur à la période d’avant crise (+3,2%). Le nombre de lits pour les soins intensifs fléchit légèrement par rapport à 2022 (-0,8%).
Depuis 2013, l’étude fait état d’une baisse cumulée de 43 000 lits d’hospitalisation, reflet d’un « virage ambulatoire » et de « contraintes de personnel ne permettant pas de maintenir des lits« .
Augmentation du nombre de places en ambulatoire et en HAD
À l’inverse, les hospitalisations partielles progressent fortement en court et moyen séjour (respectivement +4,9% et +7,3% par rapport à 2022). L’étude explique cette hausse en partie par les innovations médicales, notamment en anesthésie et chirurgie, qui permettent des prises en charge plus courtes.
Pour la prise en charge en établissement des troubles psychiatriques, la progression en hospitalisation partielle, qui avait été forte en 2020, est plus modeste en 2023 et concerne surtout le secteur privé.
Si la progression de l’hospitalisation à domicile (HAD) a marqué le pas en 2022, après un bond pendant la crise sanitaire, elle reprend en 2023 pour constituer 7,7% des capacités totales de prise en charge, hors psychiatrie. Ce recours accru à l’HAD s’explique à la fois par une volonté d’alléger le secteur hospitalier et parce qu’il constitue une alternative pour le traitement des patients chroniques stabilisés.
Source: vie-publique.fr