Dépendance aux écrans, pollution atmosphérique et sonore, insécurité… Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) alerte sur la moindre place des enfants dans l’espace public et dans la nature, un phénomène aux causes multiples et aux conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale.
Dans son rapport publié le 25 octobre 2024, le HCFEA fait le constat d’une place moins importante des enfants dans les espaces publics et à l’extérieur, ce qui a des effets sur leur développement, leur apprentissage des relations sociales et leur rapport à la nature et à l’environnement. Il appelle à une prise de conscience de cette nouvelle sédentarité et de ses effets sur les enfants et les adolescents tout en proposant différentes pistes pour y remédier.
Une sédentarité nouvelle aux causes multiples
Dans son rapport, le HCFEA constate un « désinvestissement des espaces publics au profit d’espaces clos et privés » et le « déclin du contact direct, régulier et prolongé » avec l’extérieur. Ce « processus d’enfermement« , renforcé par les nouveaux supports de loisirs et de communication et accéléré par la crise du Covid-19, constitue un problème de santé publique, notamment chez les enfants et des adolescents.
Parmi les causes, le rapport liste notamment :
- l’aménagement du territoire qui ne permet pas l’autonomisation des enfants, notamment dans les villages et les zones rurales, où les espaces ludiques et les transports en commun sont limités ;
- la pollution atmosphérique et sonore, dont les enfants subissent davantage les conséquences que les adultes (système immunitaire plus vulnérable, fréquence respiratoire plus élevée, troubles émotionnels, de concentration, de sommeil…) ;
- la peur des accidents de la route et des « mauvaises rencontres« exprimée par les parents.
Ces facteurs peuvent être amplifiés par les inégalités sociales. Ainsi, les quartiers populaires sont davantage touchés par la canicule (hauteur des immeubles, bétonnage, manque de végétation, mauvaise isolation…) et le manque de services proposés aux habitants.
L’usage et l’apprentissage de l’extérieur varie également selon le genre. Plusieurs enquêtes citées dans le rapport montrent qu’au même âge, les filles se déplacent moins souvent seules et jouent moins longtemps sans surveillance dans les espaces publics que les garçons, par peur de se faire agresser.
Plusieurs pistes pour y remédier
Pour retrouver le « chemin du dehors« , le HCFEA liste plusieurs recommandations, dans des domaines variés, tels que :
- les métiers de l’enfance : valoriser la formation aux métiers de l’enfance (recruter plus d’animateurs, améliorer leurs conditions de travail, développer la professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire…) ;
- la sécurité : sécuriser et rendre plus agréables les espaces résidentiels dégradés, restaurer des « relations de confiance et de proximité » entre les jeunes et les forces de sécurité ;
- la circulation routière : favoriser les déplacements alternatifs ;
- la qualité de l’air : réduire le trafic routier et supprimer les sources de polluants dans les bâtiments situés aux abords des établissements scolaires ;
- la lutte contre le sexisme et le harcèlement de rue : soutenir l’éducation au respect de l’autre, mieux répondre aux agressions sexistes, lutter contre la prostitution des mineurs ;
- la démocratisation des loisirs en extérieur : renforcer les aides aux vacances et aux séjours collectifs, favoriser l’inclusivité et l’accessibilité des espaces extérieurs (pour les enfants handicapés par exemple).
Source: vie-publique.fr