Environ 50 métaux différents sont présents dans les appareils numériques. Leur extraction a des effets significatifs sur l’environnement. Leur présence en quantité limitée sur Terre est un défi pour leur exploitation, et l’usage d’équipements numériques toujours plus nombreux.
L’Agence de la transition écologique (Ademe) a publié un dossier de presse consacré à la sobriété numérique le 4 novembre 2024. Outre des recommandations relatives aux data centers, le dossier rend compte d’une étude sur les besoins en métaux dans le secteur numérique et leurs impacts environnementaux.
Des besoins en métaux croissants
Les métaux (dont certains sont précieux ou critiques/stratégiques) sont indispensables à la fabrication des appareils numériques. Par exemple, l’indium est utilisé pour les écrans, le dysprosium et le praséodyme (terres rares) servent pour la fabrication d’aimants permanents (présents dans les disques durs notamment).
Le nombre d’équipements par habitant en France (87% de la population possède un smartphone en 2022 contre 17% en 2010), le développement de nouveaux usages du numérique, l’échange de données sont en pleine croissance.
D’un point de vue environnemental, l’extraction, le transport et le raffinage des ressources métalliques sont consommateurs d’énergie primaire et émetteurs de gaz à effet de serre. Ils génèrent une grande quantité de déchets. Ils sont notamment responsables :
- de la pollution des ressources aquatiques, des sols, de l’air ;
- de la déforestation ;
- de mouvements de terrains ;
- d’atteintes à la biodiversité.
Comment couvrir les besoins futurs en métaux ?
Conformément au « scénario tendanciel » de l’analyse prospective publiée par l’Ademe en mars 2023, le nombre d’équipements numériques devrait encore augmenter considérablement d’ici à 2050, tiré par le développement des appareils connectés et des mondes virtuels. La consommation de gallium, d’yttrium, de manganèse, de germanium et d’or pourrait ainsi connaître une forte hausse.
Selon l’Ademe, une amélioration importante de l’économie circulaire (collecte, tri, valorisation en recyclage) pourrait constituer une voie prometteuse.
Aujourd’hui, pour près de la moitié des métaux de l’étude, il n’existe pas de filière de recyclage à l’échelle industrielle en France et dans l’UE. Lorsque ces filières existent, il n’y a pas de preuve que les métaux récupérés sont réincorporés dans de nouveaux équipements numériques (recyclage en boucle fermée).
Toutefois le recyclage des métaux a des limites :
- certains métaux sont présents en très faibles quantités dans chaque appareil et sont dispersés dans divers composants ;
- chaque cycle de recyclage entraîne une dégradation inévitable de la matière (perte de qualité ou de quantité de matière au fil du temps).
L’Ademe recommande d’amorcer une réflexion sur la mise en place de bonnes pratiques de sobriété, à la fois sur les usages et sur la conception des équipements.
« En conséquence, ce sont les choix technologiques et sociétaux d’aujourd’hui concernant notre environnement numérique qui seront les plus déterminants pour la consommation future de métaux : allongement de la durée de vie des équipements, déploiement de l’internet des objets ou de la 5G… »
Source: vie-publique.fr