Le nombre de généralistes a diminué en France au cours des années 2010, tandis que la population a augmenté et vieilli. Les inégalités géographiques de densité en généralistes se sont accentuées mais restent plus faibles que pour les autres professions de santé. Où ces médecins s’installent-ils en priorité ?
Une étude publiée le 12 novembre 2024 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s’intéresse aux généralistes libéraux ayant commencé leur internat entre 2004 et 2007, et considérés comme définitivement installés en 2019. Elle révèle que leur cabinet se situe souvent près de leur lieu de naissance ou d’internat.
57% d’installations de jeunes médecins dans les grandes villes de province
La répartition spatiale des généralistes installés depuis longtemps correspond à peu près à celle de la population. Il n’en est pas de même des jeunes médecins :
- 13,1% d’entre eux (contre 18,7% des praticiens de 55 ans ou plus) se sont installés dans Paris et son aire d’attraction, qui concentrent 19,6% de la population ;
- 56,7% (et 44,4% des médecins plus âgés) exercent dans l’aire d’attraction d’une ville de plus de 200 000 habitants (hors Paris), alors que 43,3% de la population y résident ;
- 30,1% (contre 36,3%) dans les aires de moins de 200 000 habitants ou hors des aires d’attraction des villes. Ces zones regroupent une population plus âgée (44,1% des 65 ans ou plus) ou plus pauvre, qui a généralement besoin de davantage de soins.
58% d’installations dans la région de naissance
Parmi les généralistes libéraux de la génération étudiée :
- 50% exercent à moins de 85 kilomètres de leur commune de naissance ;
- six sur dix sont installés dans leur région natale. Cette proportion s’élève à 80% dans le Grand Est, les Hauts-de-France et en Île-de-France. En revanche, elle est moindre dans l’Ouest, le Sud (39,5% en Occitanie notamment) et les territoires d’outre-mer (15,2% à la Réunion) ;
- un sur dix environ dans sa commune natale.
En moyenne, 32% des médecins natifs d’un département décident de s’y installer. Ce taux est plus élevé dans les départements du Grand Est et des Hauts-de-France, en particulier le Haut-Rhin (55%), le Bas-Rhin (52%), le Nord (50%), la Somme (46%) et la Meurthe-et-Moselle (45%).
29% des jeunes généralistes libéraux s’installent dans une commune rurale et 10% en zone rurale non périurbaine. Ces proportions atteignent respectivement :
- 42,3% et 19,2% pour les médecins nés en zone rurale ou dans une petite ville ;
-
16,1% et 4,3% s’ils sont nés en région parisienne.
50% d’installations à moins de 43 kilomètres du lieu d’internat
La distance entre le lieu d’exercice et l’université d’internat est comprise entre 18 kilomètres (Nice) et 117 kilomètres (Poitiers).
Plus des trois cinquièmes des généralistes ayant effectué leur internat à la Réunion y sont installés. Ceux qui ont fréquenté l’internat des Antilles-Guyane sont dispersés entre la Guadeloupe (24%), la Guyane (24%), la Martinique (13%) et les départements hexagonaux (38%). Le taux de médecins s’installant à la campagne varie de moins de 5% pour les anciens internes de Nice et 11% pour ceux de Paris à 55% pour ceux de Besançon.
Source: vie-publique.fr