En 2023, les violences sexistes et sexuelles dans les transports publics sont en augmentation de plus de 15% sur un an. Les victimes sont majoritairement des femmes. Les agressions ont lieu principalement l’après-midi et en soirée, pour plus de la moitié sur l’aire urbaine de Paris. Un rapport fait le bilan de ces atteintes.
Le plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports a été lancé en 2015.
Le dispositif législatif contre ces atteintes a été renforcé dans le même temps :
- prévention des atteintes à caractère sexiste dans les transports publics avec la loi du 22 mars 2016 relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et contre les actes terroristes dans les transports collectifs de voyageurs ;
- lutte contre le harcèlement de rue avec la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ;
- dispositif de « descente à la demande » avec la loi du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités.
Tous les ans, le ministère chargé des transports est chargé de réaliser une synthèse des bilans des atteintes à caractère sexiste sur les réseaux de transports publics collectifs transmis par leurs opérateurs. Le quatrième rapport sur les violences sexistes et sexuelles dans les transports publics est paru fin novembre 2024.
Les femmes sont les principales victimes des atteintes sexuelles et sexistes
Près d’un tiers des opérateurs répondants ont eu connaissance de 4 091 atteintes sexuelles et sexistes sur leur réseau (soit 44 réseaux). Ces atteintes sont en augmentation de 15,7% sur leur volume global entre 2022 et 2023 (20% si l’on se base sur un panel identique de 60 exploitants).
Près de 76% des atteintes sexuelles ou sexistes dans les transports publics visent des femmes et ont lieu principalement en soirée et l’après-midi. Sur les 24% restants, dans 17% des cas, le sexe n’est pas renseigné et peut donc concerner des femmes. Les auteurs sont des hommes ou de sexe non renseigné.
Les atteintes sexuelles et sexistes sont ainsi réparties :
- 38% d’atteintes sexuelles avec contact (viols et tentatives de viol, attouchements sexuels ou tout geste à connotation sexuelle) ;
- 36% d’atteintes sexuelles et sexistes sans contact (harcèlement sexuel ou sexiste, exhibition sexuelle, voyeurisme [« upskirting » : regarder, photographier ou filmer les sous-vêtements]…) ;
- 25% d’outrages sexistes (propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste portant atteinte à la dignité d’une personne) ;
- 1% d’atteintes sexuelles et ou sexistes de nature inconnue.
Les transports les plus touchés sont :
- train et RER (1 253) ;
- métro (894) ;
- bus (444) ;
- tramway (282).
L’aire urbaine de Paris concentre 55% des atteintes sexuelles et sexistes.
Quelles actions engagées ?
Près de 42% des répondants, soit 49 réseaux sur 117, ont mené des actions de lutte contre les atteintes sexuelles et sexistes. Le rapport souligne que plus le réseau appartient à une aire urbaine peuplée, plus il s’inscrit dans une politique locale de prévention de ces violences.
Les actions sont ainsi réparties :
- campagne de communication (38 réseaux) ;
- actions de formation des salariés (30 réseaux) ;
- participation à une démarche partenariale de lutte contre ces atteintes au niveau local (24 réseaux) ;
- « descente à la demande » dans les bus (24 réseaux) ;
- utilisation d’un outil d’alerte et/ou de signalement (17 réseaux) ;
- marches exploratoires, avec des personnes volontaires, en particulier des femmes, parcourant un secteur afin d’identifier les espaces générateurs d’insécurité (7 réseaux).
Source: vie-publique.fr