30% des jeunes vivant en France habitent des territoires ruraux. Ils font face à des problématiques d’accès aux services, aux formations et à l’emploi. Ils rencontrent également souvent des difficultés de mobilité et de logement.
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) a publié, le 26 novembre 2024, un rapport tirant les enseignements de dix expérimentations associant des jeunes en milieu rural, afin de leur offrir des opportunités professionnelles par la création d’activités et favoriser leur accès à l’offre de soins.
Particularités et difficultés des jeunes ruraux
Dans les territoires ruraux, les jeunes ont des parcours scolaires et d’insertion professionnelle qui se différencient de ceux des jeunes qui habitent des zones urbaines denses. D’après le rapport : « les élèves résidant dans les communes rurales éloignées des pôles d’emploi et les bourgs ont un taux de passage en seconde générale et technologique inférieur aux élèves des communes urbaines très denses alors même que cette orientation n’est pas justifiée par des écarts de performance scolaire. »
Ils s’orientent davantage vers des centres de formation pour effectuer un apprentissage ou vers un lycée professionnel. À plus long terme, ils occupent généralement plus tôt un emploi, ont des niveaux de revenus plus faibles et connaissent plus d’épisodes de chômage prolongés.
L’offre de transports en commun, moins abondante en milieu rural qu’en milieu urbain, réduit la mobilité des jeunes ruraux et leur autonomisation.
L’accès à un logement autonome à la suite au départ du domicile familial est également plus tardif :
- parmi les 15-19 ans, 95% des jeunes ruraux vivent au domicile de leurs parents contre 85% pour les jeunes urbains ;
- parmi les 20-24 ans, 58% des jeunes ruraux sont toujours dans une situation de cohabitation au domicile familial contre 44% des jeunes en milieu urbain.
L’offre de logement au niveau local est souvent peu adaptée aux besoins des jeunes, avec un manque de logements de petites surfaces.
Expérimentations : quels enseignements en tirer ?
À la suite de l’appel à projets « Jeunes en milieu rural » (2019-2024) piloté par l’Injep, dix projets ont été sélectionnés.
Sept projets visaient à « accompagner la création d’activités professionnelles, culturelles ou sociales » par des jeunes ruraux. Il s’agit de dispositifs variés (campus ruraux, tiers lieux, ateliers…) soutenant par exemple :
- le développement d’une entreprise de community management ou d’un tiers-lieu maison de santé ;
- la création d’évènements festifs, de repas réguliers entre jeunes, de soirées jeux de société, les départs en vacances, la réalisation d’émissions radio mensuelles.
Ces expérimentations ont eu trois principaux effets :
- une sortie de l’isolement pour les jeunes accompagnés sur le long terme ;
- une meilleure connaissance des ressources locales (économiques, associatives ou sociales) utiles au développement de leur activité ;
- une montée en compétences sur l’ingénierie de projets.
Selon le rapport : « les effets en matière d’insertion socioprofessionnelle dans les territoires sont quant à eux plus modérés et concernent principalement les jeunes aux capitaux scolaires et économiques les plus développés. »
Trois projets visaient principalement à favoriser l’accès des jeunes aux droits et aux services de proximité.
Ces projets ont globalement contribué à mieux faire connaître aux jeunes l’offre territoriale en termes de services de proximité et les structures à solliciter pour faire valoir leurs droits.
Source: vie-publique.fr