L’état-major de la région de gendarmerie de Bretagne s’est engagé dans une politique d’amélioration des conditions de vie au sein de la caserne Guillaudot, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Végétalisation, aménagement paysager, réfection de certains espaces de vie et de loisirs, destruction et démontage de structures anciennes… Lancé sous l’impulsion de l’ancien commandant de région, ce projet innovant est actuellement mené grâce à des financements externes, notamment le Fonds vert, un dispositif visant à favoriser et accélérer la transition écologique.
Des travaux de végétalisation des espaces et de désimperméabilisation des sols ont été réalisés à l’automne 2024 au sein de la caserne Guillaudot, à Rennes, dans un objectif d’embellissement des extérieurs. Les travaux se sont notamment concentrés sur les deux côtés de la place d’armes et devant le cercle mixte, des espaces centraux où se rassemblent souvent les gendarmes, en particulier lors des cérémonies. L’idée était de trouver une symétrie et une harmonie dans la création paysagère aux abords des deux bâtiments de l’état-major et du groupement, ainsi que de part et d’autre de la place d’armes. Régénéré et végétalisé, cet espace revêt aujourd’hui un visage plus agréable et moins austère.
Améliorer les conditions de vie au sein de la caserne, tout en répondant aux enjeux climatiques
Ce projet a pour objectif d’améliorer les conditions de travail et de vie des personnels de la caserne, ainsi que de leurs familles. Dans un univers urbain, très artificialisé et bétonné, il est en effet apparu important de valoriser l’espace non-construit en le végétalisant, afin de favoriser une reconnexion avec l’environnement et la biodiversité.
Cette végétalisation des espaces extérieurs a également permis de rafraîchir les bâtiments, pour répondre aux enjeux climatiques actuels.
La conception vitrée du bâtiment de l’état-major de la région de gendarmerie de Bretagne, abritant plus de 120 personnels sur 1 500 m², et datant des années 2000, a pour effet de créer un phénomène de surchauffe de température dans les bureaux en été. L’objectif était de refroidir le bâtiment, sans recourir à l’installation énergivore d’un système de climatisation, et en évitant l’emploi de paravents extérieurs pouvant assombrir les locaux et empêcher le soleil de pénétrer et de réchauffer les bureaux durant les mois d’hiver.
Ce projet novateur intègre aussi, outre la végétalisation, un mécanisme de « free cooling », qui consiste à ventiler les bureaux durant la nuit, avec l’air provenant du parking souterrain. Le gain thermique attendu est estimé à 5 à 6 degrés Celsius.
De nombreuses variétés d’arbustes, plants et essences, provenant majoritairement de la filière locale, ont été utilisées dans le cadre de ce projet, à l’instar du magnolia gandiflora Purpan, du Taxus baccata boule, du yucca rostrata, du chamaerops humilis, ou encore du cupressus sempervirens totem… Ont aussi été plantés de la santoline, du diosma, de la lavande, du romarin et de la salva.
Un projet innovant et vertueux, financé en totalité par le Fonds vert
Ce projet a été pensé et piloté par le général Erwann Ropars, officier adjoint au commandant de la région de gendarmerie de Bretagne. Les équipes de la Division de l’appui opérationnel (DAO) y ont aussi fortement contribué. Il a été fait appel aux compétences de l’officier adjoint soutien-finances pour coordonner le projet, ainsi qu’aux personnels du Bureau immobilier logement (BIL) et de la Section d’appui technique (SAT), pour la planification des travaux et leur mise en œuvre.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la démarche de Responsabilité sociétale et environnementale (RSE) conduite par l’État, pour permettre d’accélérer la transition de notre modèle de développement vers une société plus durable, plus écologique, plus neutre en carbone et plus solidaire. L’objectif est aussi de favoriser la biodiversité, notamment dans les espaces urbains. Une démarche aujourd’hui adoptée par de nombreuses collectivités locales et entreprises publiques et privées.
Ce projet est vertueux à plusieurs titres. Il a tout d’abord été fait appel à des entreprises locales, bénéficiant d’un savoir-faire reconnu et d’une excellente réputation, pour la réalisation des travaux. La création du projet paysager et de végétalisation de la caserne a ainsi été confiée aux paysagistes de l’entreprise « Dominique Tuloup Pépinières », implantée à La Mézière (Ille-et-Vilaine).
Le projet a par ailleurs été présenté au Fonds vert, afin d’obtenir un financement. Ce dispositif inédit a pour but d’accélérer la transition écologique dans les territoires. Il est ainsi destiné à financer des projets présentés par les administrations, les collectivités territoriales et leurs partenaires publics ou privés dans trois domaines : performance environnementale, adaptation du territoire au changement climatique et amélioration du cadre de vie. Premier projet de ce type présenté par une institution militaire, le projet de la gendarmerie a été sélectionné.
Les travaux paysagers de la caserne ont ainsi été intégralement financés par ce Fonds, et aucune dépense n’a été supportée par la région de gendarmerie de Bretagne.
Des travaux de destruction et de déconstruction de bâtiments anciens pour gagner des espaces dans la caserne
Dans la caserne Guillaudot, l’espace libre, le non-construit, aujourd’hui majoritairement minéral, représente un enjeu fort.
C’est la raison pour laquelle, en parallèle de cette opération de végétalisation de la caserne, des travaux complémentaires sont également conduits. Cette dernière étape s’achèvera fin janvier 2025. Une fois encore, l’état-major a eu recours à des financements externes, provenant de différents fonds et plans (plan des nouveaux espaces de travail, etc.) afin de réaliser ces projets.
Un bâtiment modulaire présentant des risques pour les occupants a ainsi pu être démantelé. À la place, une aire de stationnement perméable a été créée pour les personnels et les familles.
Un autre bâtiment, menaçant ruine, a été déconstruit. Des espaces de jardins collectifs ont aussi vu le jour en lieu et place de bâtiments anciens. Ils permettront de créer du lien et de la cohésion entre les usagers, mais aussi de faire découvrir le maraîchage et le compostage, notamment aux plus jeunes.
Un « city stade » (volley, football, handball, basket) a également été aménagé dans la caserne Sud. Enfin, grâce à l’impulsion du conseil des résidents et à la main-d’œuvre de l’arme, les aires de jeux des enfants et les installations sportives ont été refaites, l’objectif poursuivi étant d’aménager et d’améliorer sans cesse l’espace de la caserne pour le bénéfice de tous, et à moindre coût.