Le service statistique des ministères sociaux a publié une étude sur la prévalence de la dépression en Europe en 2019. 6% des Européens sont touchés mais de fortes disparités demeurent entre pays et régions. L’Europe de l’Ouest et l’Europe du Nord souffrent le plus de dépression, en particulier la France qui détient le taux le plus élevé.
La prévalence de la dépression est élevée en Europe de l’Ouest pour toutes les tranches d’âge. C’est l’un des enseignements de l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 9 janvier 2025.
La Drees a centré son étude sur la dépression en Europe des jeunes de 15 à 24 ans et des personnes âgées d’au moins 70 ans. Elle s’appuie sur les résultats d’une enquête européenne sur la santé (European Health Interview Survey) réalisée tous les six ans dans les pays de l’Union européenne (UE), ainsi qu’en Islande, en Norvège, en Serbie et en Turquie. Cette étude porte sur l’année 2019, un an avant le début de la pandémie de Covid-19.
De fortes disparités entre les pays et les régions
En 2019, les pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord connaissent les taux les plus élevés. La France (11%) et la Suède (10%) arrivent en tête. Au contraire, au Sud et à l’Est du continent, le niveau est le plus faible, notamment en Serbie ou à Chypre (2%).
En Europe de l’Ouest, la prévalence de la dépression est élevée pour toutes les tranches d’âge, avec en particulier une hausse entre 45 et 59 ans.
L’âge est un facteur central des différences entre les pays. Sont plus fréquemment touchés par la dépression :
- les 15-24 ans en Europe du Nord (très rarement dans le Sud et à l’Est du continent) ;
- les plus de 70 ans en Europe du Sud et en Europe de l’Est (plus de 15% au Portugal, en Roumanie et en Croatie).
Quelles sont les situations les plus à risques ?
« Les femmes risquent en moyenne davantage que les hommes de souffrir de dépression« , quels que soient le pays ou la classe d’âge, précise la Drees.
En moyenne, les femmes de 70 ans ou plus ont davantage de risques que les hommes de la même tranche d’âge de subir une dépression.
Les autres facteurs de risques de dépression sont :
- le veuvage : le deuil renforce particulièrement le risque de dépression pour les femmes, notamment en Europe de l’Est ;
- l’inactivité et l’isolement social chez les jeunes (ceux qui partent tôt du foyer parental sont les plus touchés).
Selon la Drees, le niveau de revenus a peu d’impact sur le risque dépressif à l’exception des pays d’Europe du Sud.
Enfin, un bon état de santé et un soutien social élevé protègent contre le syndrome dépressif, souligne la Drees. Une personne âgée en mauvaise santé a une probabilité de dépression plus élevée de 26 points de pourcentage qu’une personne âgée en bonne santé, par exemple.
Source: vie-publique.fr