Dans son rapport annuel consacré à l’état du sexisme, publié le 20 janvier 2025, le Haut Conseil à l’égalité (HCE) entre les femmes et les hommes s’inquiète d’une « polarisation » croissante autour de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le Haut Conseil propose plusieurs pistes pour lutter contre le sexisme.
« Les femmes sont plus féministes, et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes » selon la présidente du Haut Conseil à l’égalité en présentation du rapport 2025 sur l’état du sexisme en France. Les conclusions du HCE s’inscrivent dans la continuité du rapport 2024 qui mettait en évidence une société française sexiste.
S’appuyant sur les résultats du Baromètre sexisme annuel, le document souligne que la polarisation autour des enjeux d’égalité est particulièrement marquée dans les médias et les discours politiques. Par ailleurs, les inégalités sociales et économiques persistent « très nettement ».
Un sexisme plus fort, toléré et peu contrôlé
Le sexisme, rappelle le HCE, est une « idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes« . Le sexisme, c’est aussi « un ensemble de manifestations qui ont pour but de délégitimer, stigmatiser, humilier ou violenter les femmes (gestes, propos, coups, viols…) ».
En 2025, six personnes interrogées sur dix considèrent qu’il est difficile d’être une femme. Ce constat est en hausse mais il est davantage partagé par les femmes (à 94% chez les femmes de 15 à 24 ans, soit une hausse de 14 points par rapport à 2023) que par les hommes. Les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes les plus fortes sont perçues dans le monde du travail (pour 76% des personnes interrogées), dans la rue et les transports (71%), dans le monde politique (70%).
Dans les médias et les discours politiques, le Haut Conseil note une « libération de la parole sexiste » qui est plus visible. Si les inégalités et les violences sexistes et sexuelles sont davantage traitées dans les médias, « les femmes restent invisibilisées et les propos sexistes trop coutumiers, trop peu contrôlés et trop peu contredits« , souligne le rapport. Les violences de genre sont banalisées.