Santé publique France a publié pour la première fois une étude sur les conséquences de la pollution de l’air sur les maladies chroniques, notamment respiratoires. Face à l’ampleur des effets sur la santé et l’économie, le rapport appelle à renforcer les actions pour améliorer la qualité de l’air.
Pour la première fois, une étude de Santé publique, publiée le 29 janvier 2025, évalue les conséquences de l’exposition de la population aux particules fines (PM2,5) et au dioxyde d’azote (NO²) sur la survenue maladies chroniques. L’impact économique est également estimé.
En France, la concentration moyenne en particules fines était, pendant la période 2016-2019, de 9,6 microgrammes par mètre cube [µg/m3] par an et de 22,7 µg/m³ en dioxyde d’azote dans les grandes villes. Les niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont de 5 µg/m3 en moyenne annuelle pour les particules et 10 µg/m³ pour dioxyde d’azote.
Un « fardeau » pour la santé
L’étude évalue pour la France hexagonale l’impact de l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant sur le développement de huit maladies chroniques :
- au niveau respiratoire : cancer du poumon, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathies et infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
- au niveau cardiovasculaire : accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
- au niveau métabolique : diabète de type 2.
Par exemple, l’impact des particules fines sur la survenue de l’asthme chez l’enfant est évalué à près de 40 000 nouveaux cas sur une année donnée (soit presque 20% de l’ensemble des nouveaux cas). Chez l’adulte, l’étude évalue l’impact des particules à 11% des cas de BPCO et 10% des cas du cancer du poumon.
Sur le plan économique, le coût monétaire (dépenses du système de soins, pertes de production du fait de la maladie, composante immatérielle liée à la perte de bien-être…) de la pollution de l’air ambiant est évalué à :
- 12,9 milliards d’euros en lien avec les particules fines (près de 200 euros par an et par habitant) ;
- 3,8 milliards d’euros pour le dioxyde d’azote (59 euros par an et par habitant).
Le respect des valeurs de l’OMS permettrait un bénéfice de 9,6 milliards d’euros pour les PM2,5 et 1,7 milliard d’euros pour le NO2).
Renforcer les actions pour réduire la pollution de l’air
Pour Santé publique France, il est nécessaire de continuer à réduire la pollution de l’air ambiant pour limiter ses conséquences sur la santé. Pour cela, plusieurs leviers peuvent être activés, notamment :
- réduire le trafic routier et développer des modes de transports alternatifs (vélo, par exemple) ;
- améliorer les conditions de chauffage : par exemple, limiter le besoin de chauffage par la rénovation thermique des logements ;
- réduire les émissions industrielles ;
- développer des bonnes pratiques agricoles.
Les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’UE
Le plan d’action mondiale pour la lutte contre les maladies non transmissibles de l’OMS a fixé pour objectif une réduction d’un tiers du risque de décéder d’une maladie chronique d’ici 2030.
De son côté, l’Union européenne vise à aligner ses normes sur celle de l’OMS (directive « Un air pur pour l’Europe »). Par ailleurs, le plan d’action « zéro pollution » de la Commission prévoit de réduire de plus de 55% l’impact de la pollution de l’air sur la santé d’ici à 2030.
Source: vie-publique.fr