En France, un retraité perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pendant en moyenne 2,4 ans, soit 10% de la durée de sa retraite, d’après les conditions de mortalité et de recours à l’APA observées en 2017. L’étude des bénéficiaires de l’APA permet de mesurer la durée de retraite sans perte d’autonomie.

Une étude publiée le 19 février 2025 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur la durée de perception de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) révèle que « les retraités à plus basse pension commencent à la percevoir en moyenne cinq ans plus jeunes que les plus aisés ». La durée de retraite passée en tant que bénéficiaire de l’APA est un indicateur qui permet de mesurer la période de retraite passée avec ou sans perte d’autonomie reconnue.

Les retraités les plus modestes touchent plus longtemps l’APA

La part de la période de retraite passée avec l’APA est plus réduite chez :

  • les hommes (1,4 an, soit 6% de la durée de retraite, contre 3,3 ans et 12% pour les femmes) en raison de leur espérance de vie plus courte ;
  • les 20% de retraités les plus aisés (2 ans, soit 6% de la période de retraite, contre 2,5 ans et 14% pour les plus modestes). Composés en majorité d’hommes, ils ont généralement, à âge donné, une meilleure santé et une durée espérée de retraite plus longue. Les femmes sont surreprésentées parmi les personnes ayant les pensions les plus basses.

Les plus aisés perçoivent moins longtemps l’APA à domicile, notamment dans les catégories les moins dépendantes (GIR3 ou 4). Ils bénéficient plus longtemps de l’APA en établissement pour personnes âgées, dans un haut niveau de dépendance (GIR1 ou 2), car ils ont davantage de chances d’atteindre des âges avancés.

Les écarts de durée passée avec l’APA selon le niveau de retraite traduisent des inégalités de santé et un moindre recours des retraités :

  • les plus favorisés à l’APA à domicile. Leur ticket modérateur (part de l’allocation laissée à leur charge), plus élevé, peut représenter jusqu’à 90% du montant total de leur plan d’aide ;
  • les plus modestes à l’APA en établissement car ils ont plus de mal à payer le tarif d’hébergement, à moins de recourir à l’aide sociale à l’hébergement.

Les retraités aisés entrent plus tardivement dans l’APA

En moyenne, 57% des retraités (69% des femmes et 44% des hommes) perçoivent l’APA au cours de leur retraite. Ils y accèdent à un âge d’autant plus tardif qu’ils sont aisés. Ainsi, l’entrée dans l’APA à domicile a lieu à 86 ans en moyenne chez les hommes les plus aisés, et à 80,1 ans pour les plus défavorisés.

Parmi les cadres ou professions libérales :

  • les hommes passent 1,1 année dans l’APA et y entrent à 86,4 ans en moyenne, contre respectivement 1,6 année et 82,9 ans pour les anciens ouvriers non qualifiés ;
  • les femmes la perçoivent pendant 2,6 années (3,4 années pour les anciennes employées non qualifiées) et y accèdent à 89 ans (contre 84,8 ans).

Source: vie-publique.fr