Grâce à l’association Les Képis Pescalunes, des orphelins de la gendarmerie trouvent une famille qui leur offre un peu de réconfort et d’affection au travers de différents événements. Certains d’entre eux, devenus majeurs, choisissent de passer de l’autre côté et de tendre à leur tour la main aux plus jeunes. C’est notamment le cas de Lucie, Maëllys et Léo. Ils sont « La Relève ». À l’occasion de la 5ᵉ édition du projet « Du bleu dans les yeux », qui se déroule à Fréjus du 29 mai au 1er juin 2025, ces jeunes adultes qui ont grandi avec l’association prennent leur place avec conviction.
L’histoire des Képis Pescalunes commence en 2005, à Lunel. Dans un quotidien de gendarmes parfois confrontés au pire, le major Christophe fonde une équipe de football pour « casser la routine ». Rapidement, l’équipe devient une association à part entière, dédiée aux enfants malades, puis aux orphelins de la gendarmerie. Une aventure humaine, portée par un symbole : le pescalune, terme d’occitan signifiant pêcheur de lune. « Nous, la lune, on l’attrape. On la décroche à nos enfants pour réaliser leurs rêves », affirme le major.
L’association Les Képis Pescalunes, signataire de la Charte des associations de la gendarmerie, agit en lien et en complémentarité avec la Sous-direction de l’accompagnement du personnel (SDAP), notamment dans le cadre du programme national Bleu pupilles ainsi que des différentes opérations de reconstruction des blessés par le sport.
Depuis 20 ans, plus de cinquante rêves d’enfants ont été réalisés. En 2019, l’association franchit un cap supplémentaire avec la création du projet « Du bleu dans les yeux », un séjour dédié aux orphelins de gendarmes. Des moments magiques tissés de rencontres, d’évasion, de solidarité. Leur point commun ? L’amour, la joie et le partage.
« On a perdu un parent, mais on a gagné une famille »
C’est ce que raconte Lucie, 19 ans, marquée à jamais par son premier séjour en 2019 : « On s’attendait à une cérémonie triste, on est repartis avec des étoiles plein les yeux. On a été accueillis avec tellement d’amour. » L’association devient sa famille de cœur. Une expérience tellement forte qu’elle s’est fait tatouer le slogan des Képis, écrit de la main du major et de sa femme : « Rêvons nos vies, vivons nos rêves ».
Pour Léo, 22 ans, ce premier séjour à Paris a tout changé : « On était déboussolés après la perte de notre père. Là, on ne se sentait plus seuls, on se sentait compris. »
La famille est le mot qui revient chez tous les jeunes interrogés. Celle qu’on ne choisit pas, mais qui vous accueille sans condition. « On se soutient, on se comprend, même en silence », résume Léo.
De l’émotion à l’action
En 2023, se produit un déclic : plusieurs jeunes, devenus majeurs, refusent de tourner la page. « On ne voulait pas quitter les Képis, alors on a proposé d’aider », explique Lucie. Ainsi naît « La Relève », un collectif d’une vingtaine de jeunes, dont une dizaine très engagés. Leur mission ? Offrir aux nouveaux ce qu’eux-mêmes ont reçu.
Maëllys, 22 ans, résume cet élan : « Christophe a porté mes rêves, maintenant c’est à moi d’en porter d’autres. » Autrice, elle a pu publier son premier livre grâce au soutien du fondateur des Képis.