La consommation intérieure de matières de la France correspond à l’extraction intérieure de matières, augmentée des importations et diminuée des exportations. En 2023, elle s’élève à 813 millions de tonnes, soit 11,9 tonnes par habitant (t/hab), un niveau inférieur à la moyenne européenne (13,5 t/hab). Le point sur cette consommation.
Une étude publiée le 19 août 2025 par les ministères chargés de l’aménagement du territoire et de la transition écologique détaille la consommation de matières premières par l’économie française en 2023 et son évolution.
La consommation de matières en 2023
La consommation intérieure de matières (« Domestic Material Consumption », DMC) rebondit (+1%) après une baisse de 4% en 2022. La France consomme surtout :
- des minéraux non métalliques (57% de la DMC, une proportion stable depuis 2019). Il s’agit de matériaux de construction (graviers, sables, granulats…). Leur consommation atteint 463 millions de tonnes (Mt). Elle reflue de 3% mais reste supérieure à la moyenne observée entre 2010 et 2019 (396 Mt) ;
- de la biomasse (239 Mt, soit 29,4% de la DMC) ;
- des combustibles fossiles (90 Mt, soit 11%). Leur consommation diminue de 4%.
L’extraction intérieure de matières s’établit à 701 Mt en 2023. Ces matières extraites ou produites sur le territoire français et utilisées par l’économie sont essentiellement :
- des minéraux non métalliques (441 Mt, c’est-à-dire 63% de l’extraction intérieure et 6,5 t/hab) ;
- de la biomasse provenant de l’agriculture et de la pêche et destinée à une utilisation humaine ou animale (34%, soit 3,5 t/hab). Son extraction bondit à 237 Mt (+12%), son plus haut niveau depuis 2018, en raison d’une météo moins chaude qu’en 2022.
Baisse des importations et des exportations de matières
Les importations, au plus bas depuis 1997, s’établissent à 309 Mt (et 4,5 t/hab). Elles sont inférieures de 11% à celles de 2019 (349 Mt) et équivalent à celles de 2020 (310 Mt). Cette chute (-6% en un an) s’explique principalement par celle des importations de minerais (-11%). Les matières importées se composent :
- d’énergies fossiles. Ces importations (124 Mt) fléchissent de 3%, dans un contexte de prix de l’énergie élevés et d’appels à la sobriété énergétique. Le pétrole (98 Mt) constitue 32% du total des importations ;
- de minerais (98 Mt, dont 55 Mt de minerais métalliques) ;
- de biomasse et de produits qui en sont issus (62 Mt après 66 Mt en 2022). Ils forment 20% des importations. Avec 65 Mt en moyenne sur la période 2018-2023, ce flux est 60% plus important qu’au cours des années 1990-1995 (41 Mt).
Les exportations baissent de 8% car celles de biomasse reculent (-10,7%), affectées par le déficit de production agricole en 2022. Elles s’élèvent à 197 Mt (soit 2,9 t/hab), leur plus faible niveau depuis 2010, et portent sur :
- de la biomasse issue de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (83 Mt, soit 43% des matières exportées). Sur la période 2018-2023, les exportations de biomasse (89 Mt en moyenne) sont 29% plus élevées que sur la période 1990-1995 (69 Mt) ;
- des combustibles fossiles et leurs dérivés (17%). Les volumes exportés augmentent de 35% entre 1990 et 2019 puis s’effondrent en 2020, passant de 36 Mt à 30 Mt (-17%). Depuis, ils stagnent (34 Mt en 2023).
La part des matières brutes dans les importations et les exportations décroît au fil des années, au profit des produits finis et semi-finis.
Source: vie-publique.fr