Lundi 11 août 2025, les gendarmes de la Brigade nautique (B.N.) d’Arcachon, en Gironde, ont porté secours à six personnes dont l’embarcation était en train de couler. Deux d’entre elles, coincées sous la surface par le taud et l’armature, ont été sauvées de la noyade grâce à la plongée en apnée de deux militaires. Récit.
Ce lundi 11 août 2025 en fin d’après-midi, sur le bassin d’Arcachon, en Gironde, l’heure est aux activités nautiques. Parmi les nombreuses embarcations présentes sur l’eau, la vedette Pherousa et le Véhicule nautique à moteur (VNM) – c’est-à-dire le scooter des mers -, de la Brigade nautique (B.N.) d’Arcachon sont de sortie pour une mission de surveillance maritime. L’équipe est composée de trois militaires affectés à l’unité, les adjudants Maxime et Damien et le maréchal des logis-chef Ludovic, renforcés par l’adjudant-chef de réserve Haykel. Ce dernier est un ancien enquêteur subaquatique de la gendarmerie, longtemps affecté à la B.N. d’Arcachon.
L’adjudant Maxime pilote le VNM qui permet de rejoindre très rapidement les bateaux dans le cadre d’un contrôle, mais aussi de naviguer dans des zones peu profondes. « Ce lundi-là, nous sommes dans la passe Sud du bassin, au sein de la réserve naturelle du Banc d’Arguin sur la commune de La-Teste-de-Buch, décrit-il. Peu après 17 heures, tandis que j’effectue un contrôle de navire de plaisance, la vedette émet un coup de corne de brume pour m’appeler en urgence. Je me dirige immédiatement vers eux. »
« C’est de l’instinct »
Il comprend rapidement la gravité de la situation. La vedette est à couple d’un navire de plaisance en train de couler par l’arrière. Les deux moteurs hors-bord sont dans l’eau. Il n’y a pas une seconde à perdre, car le bateau risque à tout moment de se mettre en position verticale et de sombrer définitivement. Sur les six personnes embarquées, quatre sont prises en charge par les gendarmes qui les aident à rejoindre la vedette venue se mettre au plus proche. « Un fort courant montant nous pousse vers l’intérieur du bassin d’Arcachon, relève Maxime. Un homme et une femme sont encore à bord et ne portent pas de gilets de sauvetage. Je leur demande de quitter leur bateau à plusieurs reprises, mais ils semblent paniqués et n’obtempèrent pas. »
À 17 h 10, le bateau commence à s’enfoncer, emporté par le poids de ses deux moteurs. La profondeur à cet endroit est de 15 mètres. Les deux passagers se retrouvent sous la surface de l’eau, coincés dans la structure de leur embarcation. Maxime saute tout équipé, sans hésiter. « C’est de l’instinct, il faut juste ne pas avoir peur de l’eau », estime-t-il. Pour cet enquêteur subaquatique aguerri, affecté à la B.N. depuis sept ans, effectuer une apnée ne constitue pas une difficulté particulière. Accroché à la structure du navire, à 1 mètre 50 sous la surface, il parvient à voir la femme, bloquée par la toile du taud et ses armatures, en train de se débattre pour se libérer de ses entraves.
La descente du bateau est temporairement freinée par sa proue qui retient une poche d’air suffisante pour le retenir proche de la surface, et par le bout que les gendarmes ont accroché à la vedette. Mais à tout moment le navire peut disparaître et les deux victimes être happées vers le fond. « Je parviens à extraire la femme du bateau en la faisant passer sous la toile du taud et son armature, poursuit Maxime. Lorsque je replonge afin d’aller récupérer le second occupant bloqué, je m’aperçois qu’il a été pris en charge par l’adjudant-chef Haykel, qui avait sauté simultanément à l’eau sur la partie tribord du navire, sans que je m’en aperçoive. »
À 17 h 28, le bateau sombre définitivement. L’intervention des deux militaires et de leurs deux camarades qui ont manœuvré la vedette a incontestablement permis de sauver deux vies. En état de choc, les naufragés sont pris en compte à terre par les secours, mais leur état ne nécessitera pas d’hospitalisation. Quant aux gendarmes, ils ont perdu tous leurs outils de communication, hors d’usage à la suite de l’immersion.
Cet épisode à l’issue heureuse rappelle une fois de plus, si besoin était, l’absolue nécessité d’avoir au sein des brigades nautiques et fluviales des gendarmes aguerris, disposant d’une aisance aquatique, et en mesure d’intervenir rapidement grâce à leurs moyens nautiques.
Source: gendinfo.fr