En 2021, 28,7% de la population de l’Union européenne (UE) à 27 est considérée comme pauvre ou modeste. La France se situe à un niveau proche du niveau européen, avec 26,8% de personnes concernées.
L’étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le 24 septembre 2025, constate une forte hétérogénéité des profils de personnes pauvres ou modestes dans l’Union européenne (UE à 27).
Le seuil de pauvreté est déterminé en fonction du revenu médian. Il est donc différent dans chaque pays de l’UE. Par exemple, le seuil de pauvreté est de 530 euros (en parité de pouvoir d’achat) en Roumanie et de 1 500 euros au Luxembourg.
Une forte hétérogénéité des taux de pauvreté dans l’UE
Globalement, au sein de l’UE, 16,9% des personnes sont en situation de pauvreté monétaire auxquelles s’ajoutent 11,7% de personnes dites modestes.
Dans les pays du Nord et de l’Ouest de l’Europe, la pauvreté touche particulièrement les jeunes et les étudiants, ainsi que les familles monoparentales et nombreuses, tandis que les personnes modestes sont davantage des personnes âgées et retraitées. En revanche, dans les pays du Sud mais aussi en Pologne ou en Roumanie, les personnes pauvres et modestes sont davantage des actifs et des couples avec enfants.
Personnes pauvres et personnes modestes
Une personne est pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 60% du salaire médian. Une personne est modeste lorsque ce taux est compris entre 60% et 75%.
Mais les situations sont très différentes en pays de l’UE. La part la plus élevée des individus se trouvant en dessous du seuil de pauvreté se situe en Lettonie avec 23,4% de la population. Les pays du Sud et certains pays d’Europe de l’Est sont particulièrement touchés : l’Espagne, l’Italie, la Lettonie, la Roumanie, la Bulgarie et l’Estonie dépassent les 20%. L’Europe de l’Est affiche toutefois des niveaux très différents en fonction des pays. Certains affichent même des niveaux particulièrement bas, tels que la Hongrie (12,6%), la Slovaquie (12,3%), la Slovénie (11,7%) ou la Tchéquie (8,6%).
Une surreprésentation de certaines catégories sociales
Les familles monoparentales sont particulièrement exposées au risque de pauvreté ou de situation modeste. 31% vivent sous le seuil de pauvreté qu’elles soient actives ou retraitées. 26% des familles nombreuses sont aussi concernées. Les couples avec ou sans enfant subissent moins cette situation. Ils ne sont respectivement que 12% à 10% à être dans cette situation.
61% des chômeurs sont pauvres ou modestes dans l’UE-27. La France se trouve dans une position proche de la moyenne européenne, avec 40% de pauvres et 19% de modestes parmi les chômeurs.
Parmi les pays disposant d’un revenu médian élevé (Europe du Nord-Ouest), les étudiants sont les plus représentés parmi les personnes pauvres : 10% en Belgique, 13% en France et jusqu’à 23% en Suède et 29% au Danemark. Les jeunes (17-24 ans) sont également très présents parmi les pauvres de ce groupe : ils représentent plus de 15% des pauvres en Allemagne, aux Pays-Bas, en France, en Suède et au Danemark.
La pauvreté touche aussi les actifs dans un certain nombre de pays, notamment dans les six pays du Sud (Chypre, Espagne, Grèce, Italie, Malte, Portugal) ainsi qu’en Pologne ou en Roumanie. Plus de 25% des pauvres ont un emploi dans la totalité d’entre eux, et jusqu’à 33% au Portugal et 39% en Roumanie.
Les trois pays baltes, ainsi que la Bulgarie, la Slovénie et la Croatie se caractérisent en revanche par une population de seniors pauvres contrairement au Luxembourg, à la Hongrie, à la Slovaquie, à l’Irlande et à l’Autriche, dans lesquels les seniors sont peu nombreux à subir des conditions de vie précaires. La précarité touche moins d’un retraité sur quatre en France, la France faisant partie des pays où les taux de pauvreté et de personnes modestes sont les plus bas parmi les retraités.
Source: vie-publique.fr