Le colonel Benoît Villeminoz est officiellement nommé ce samedi 1er novembre 2025 à la tête du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Un retour aux sources pour cet officier, qui y a assuré les fonctions de chef de section au sein de la Force intervention, avant de devenir, quelques années plus tard, chef d’état-major opérationnel. Gendarmerie mobile, gendarmerie départementale, intervention spécialisée, administration centrale : retour sur un parcours marqué par une riche alternance.
Le nouveau patron du GIGN est officiellement nommé ce samedi 1er novembre 2025 (depuis le 15 octobre 2025, le commandement par intérim était assuré par le commandant en second du GIGN, le colonel Yannick Vidal, NDLR). Succédant au général de division Ghislain Réty, ce dernier est issu des rangs de l’unité. C’est en effet un retour aux sources pour le colonel Benoît Villeminoz, qui y a endossé les fonctions de chef de section au sein de la Force intervention (F.I.) de 2004 à 2011, puis de Chef d’état-major opérationnel (CEMOPS) de 2014 à 2018.
Un parcours marqué par une alternance de postes de commandement opérationnel au sein du GIGN, mais également par des temps de commandement en gendarmerie mobile et départementale, ainsi que par des fonctions en administration centrale.
Un parcours opérationnel marqué par l’engagement
À l’issue de sa scolarité à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, en 2001, le jeune officier choisit d’intégrer la gendarmerie. Sa première affectation, au terme d’une année à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (aujourd’hui Académie militaire de la gendarmerie nationale), le conduit à commander un peloton au sein de l’escadron de gendarmerie mobile de Grenoble (2002-2004).
S’ensuit un premier passage de sept années (2004-2011) au GIGN en tant que chef de section au sein de la F.I. Pendant cette période, il prend part à de très nombreuses missions. Il est notamment projeté en Afghanistan, ainsi qu’en Guyane. En tant que chef de mission, il est amené à gérer plusieurs crises, dont trois prises d’otages en milieu carcéral, de multiples gestions de forcenés, des arrestations complexes en matière de criminalité organisée du haut du spectre (trafic de stupéfiants, extorsions de fonds, grand banditisme), ou encore deux traques de membres de l’ETA. Durant cette période, il obtient une expertise en gestion de crises criminelles et terroristes, ainsi qu’en négociation de situations de crise.
C’est d’ailleurs en qualité d’officier en charge de la négociation qu’il mène avec son équipe la négociation lors de la prise d’otages du Ponant en 2008. Il participe également à la cellule interministérielle de négociation du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères activée lors d’enlèvements de ressortissants français à l’étranger. Enfin, il pilote la montée en puissance des négociateurs régionaux de la gendarmerie.
En 2012, breveté de l’École de guerre, il prend le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Montmorency, dans le Val-d’Oise (2012-2014). Cette période est notamment marquée par la création de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP), qui se traduit par l’accentuation de la lutte contre les phénomènes de bandes, les trafics de stupéfiants et les atteintes aux biens.
Retour au GIGN
Deux ans plus tard, il revient au GIGN, cette fois en tant que chef d’état-major opérationnel. Il s’engage sur plusieurs opérations majeures – notamment la traque des terroristes de Charlie Hebdo et l’intervention à Dammartin-en-Goële en 2015 -, et pilote la sécurisation de grands événements (Euro 2016, Tour de France) ainsi que des missions sensibles de lutte contre la criminalité organisée. À ce poste, outre l’évaluation, la validation et le contrôle des engagements opérationnels du GIGN en France et à l’étranger, ainsi que ceux des antennes, il contribue à l’adaptation de l’unité au contexte d’attentats terroristes et à sa préparation aux engagements majeurs.
En 2018, il rejoint la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) de la DGGN en tant que chargé de mission, avant de prendre, à l’été 2020, la tête du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) du Rhône (69). En pleine crise du coronavirus, il dirige alors l’action des 1 700 gendarmes d’active et de réserve rhodaniens, dans un contexte inédit de crise sanitaire impliquant un engagement dépassant largement la mission fondamentale de protection. Il conduit également un effort marqué en matière de sécurité publique dans un département qui enregistre près de 33 000 crimes et délits, et pas moins de 45 000 interventions annuelles des forces de gendarmerie. En 2023, il a également la responsabilité de gérer, sur sa zone de compétence, un épisode de violences urbaines d’une ampleur inédite, qui, durant 11 jours, du 27 juin au 7 juillet, secoue de nombreuses communes à travers toute la France.
Il suit ensuite, en 2023 et 2024, les formations du Centre des hautes études militaires (CHEM), dispensant un enseignement stratégique dans les domaines politico-militaires, opérationnels et de la préparation de l’avenir, ainsi que celles de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) sur les questions de défense et de sécurité nationale.
En 2024, alors qu’il est de nouveau affecté à la DGGN, cette fois comme chargé de mission au cabinet du DGGN, il est projeté en Nouvelle-Calédonie, de juillet à octobre, comme chef d’état-major opérationnel, en charge de la planification et de la conduite des opérations liées à la crise insurrectionnelle.
À 48 ans, le colonel Benoît Villeminoz prend donc aujourd’hui la tête des 1 000 femmes et hommes qui composent l’unité d’élite de la gendarmerie, en métropole et en outre-mer. Sa prise de commandement officielle interviendra avant la fin de l’année.
Source: gendinfo.fr
            






