À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, Santé publique France publie les chiffres de 2024 sur la transmission du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et des infections sexuellement transmissibles (IST) en France.

En 2024, près de 5 125 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Ces chiffres sont stables, après avoir connu une augmentation entre 2020 et 2023. Fait notable, les jeunes de moins de 24 ans représentent près de 15% des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2024.

Le nombre de sérologies de virus de l’immunodéficience humaine (VIH) réalisées par les laboratoires de biologie médicale, estimé à 8,5 millions en 2024 (dont 20% réalisées sans ordonnance et sans avance de frais), continue d’augmenter, selon le bulletin national de surveillance du VIH et des IST bactériennes publié le 23 octobre 2025.

Les infections à VIH en 2024

Le nombre de découvertes de séropositivité a diminué de 15% sur la période 2012-2024. Après une recrudescence observée en 2020-2023, une stabilisation est observée en 2024.

Le bulletin décrit les personnes ayant découvert leur séropositivité selon :

  • le genre ;
  • l’âge au diagnostic ;
  • le pays de naissance ;
  • le mode de contamination.

Le genre des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2024 est :

  • femmes (30%) ;
  • hommes (68%) ;
  • personnes transgenres (2%).

La catégorie d’âge la plus représentée est celle des 25-49 ans (64%), suivie des 50 ans et plus (22%). Les 0-24 ans représentent 15% des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2024.

Près de 44% des personnes sont nées en France, 37% en Afrique subsaharienne. Celles nées en Europe représentent 5%.

Quant au mode de contamination principal, il s’agit d’abord de rapports hétérosexuels (53%), suivi de rapports sexuels entre hommes (42%, en stabilisation). Les rapports sexuels pour les personnes transgenres et l’usage de drogues injectables représentent respectivement 2% et 1% des modes de contamination.

La situation est particulièrement préoccupante en Guyane et, dans une moindre mesure, à Mayotte, aux Antilles et en Île-de-France.

Quelle différence entre VIH et sida ?

Selon l’Institut Pasteur, si aucun traitement n’est suivi, le syndrome de l’immunodéficience acquise (sida) apparaît environ sept ans après l’infection par le VIH. Il correspond au moment où le système immunitaire ne fonctionne plus. D’où l’importance d’un dépistage précoce : en 2024, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, dont 27% à un stade avancé.

Les progrès dans la lutte contre l’infection à VIH

En 2023 :

  • 94% des personnes vivant avec le VIH étaient diagnostiquées ;
  • 96% parmi elles étaient sous traitement antirétroviral ;
  • avec une charge virale indétectable (au seuil de 200/mm3) pour 97% d’entre elles.

Depuis 2023, l’incidence des contaminations par le VIH s’est stabilisée à 3 400 cas et ne diminue plus. En 2024, le nombre de personnes non diagnostiquées vivant avec le VIH est estimé à 9 700, en diminution par rapport à 2023.

Ces indicateurs soulignent la nécessité de poursuivre les efforts afin d’atteindre l’objectif d’élimination de l’infection par le VIH fixé par la stratégie nationale de santé sexuelle.

Les infections sexuellement transmissibles (IST)

Le bulletin présente aussi les chiffres des IST. Le nombre de personnes dépistées en 2024 pour les infections suivantes augmente depuis 2022 :

  • Chlamydia trachomatis (3,4 millions de personnes dépistées, +30%, 61 100 personnes infectées) ;
  • gonococcie (3,7 millions de personnes dépistées, +26%, 25 800 personnes infectées) ;
  • syphilis (3,7 millions de personnes dépistées, +20%, 6 500 personnes infectées).

Source: vie-publique.fr