Mesdames et messieurs les présidents des Associations,

Après un week-end très très dense pour les forces de sécurité intérieures, je tenais à vous faire un point de situation portant sur le sujet cité en objet.

Je vous indique avant toute chose que le Groupe de liaison sera reçu ce soir (4 décembre) par le ministre de l’Intérieur à 19H30.

Pour le troisième week-end consécutif, les actions des « Gilets jaunes » ont mobilisé les forces de l’ordre sur l’ensemble du territoire, prolongeant les actions menées toute la semaine. Samedi, ce sont 37 000 militaires de la gendarmerie nationale qui ont été engagés afin de garantir la viabilité des axes, protéger les emprises de la République et intervenir sur les points de tensions.

Face aux multiples actions conduites par les « Gilets jaunes », la gendarmerie a mobilisé, samedi dernier, plus du quart de ses effectifs (37 000 gendarmes départementaux, mobiles et réservistes), dont vingt-trois escadrons de gendarmerie mobile à Paris, en appui de la préfecture de police, et toujours plus de 600 gendarmes sur l’île de La Réunion.

 Dans plusieurs départements, près de 400 gendarmes départementaux, ainsi que plusieurs pelotons de gendarmerie mobile ont été engagés au profit de la police nationale. La gendarmerie des transports aériens a mobilisé ses effectifs en renfort des unités compétentes aux abords des aéroports de Nice, Marseille, Brest, Nantes, Beauvais et Tarbes.

 Quelque 1 016 actions ont ainsi été répertoriées en zone gendarmerie sur l’ensemble du territoire, dont une dizaine sur l’île de la Réunion. Parmi elles, 65 points de blocages de péages, d’axes, de centres commerciaux et autres points névralgiques tels que les sites pétroliers.

Actions violentes à Paris et en Province

Si la plupart des rassemblements en province se sont déroulés de façon responsable, une quarantaine d’incidents ont émaillé cette journée de revendications, nécessitant l’usage de la force par les unités de gendarmerie engagées, notamment en Gironde, en Moselle, en Haute-Loire, dans le Vaucluse, dans l’Ain ou encore dans les Alpes-Maritimes… En Ardèche, dans la localité du Pouzin, la situation s’est subitement détériorée en fin de journée samedi, en raison de manifestants extérieurs aux « gilets Jaunes », nécessitant la mobilisation de 150 gendarmes. Dans l’Aude, dans la nuit de samedi à dimanche, des casseurs ont incendié la barrière de péage de Croix Sud, à Narbonne, ainsi que les locaux à proximité, dont ceux du peloton d’autoroute, et plusieurs véhicules.

 La manifestation parisienne a de nouveau été le théâtre de violences urbaines, donnant lieu à des affrontements entre une frange radicale de manifestants et les forces de l’ordre. De nombreuses dégradations ont été commises au cours de la journée : incendies de véhicules et de commerces, destruction de vitrines, pillages, destruction de mobilier urbain, saccage de l’Arc de Triomphe…

 Bien qu’en net recul, la mobilisation des « Gilets jaunes » s’est poursuivie ce dimanche avec 522 actions disséminées à travers le territoire et 14 blocages de sites stratégiques. 9 000 gendarmes étaient toujours engagés.

 518 interpellations, 331 gardes à vue, 210 gendarmes blessés depuis le 17 novembre

Ce week-end, le dispositif mis en place a permis d’effectuer 34 interpellations en zone gendarmerie, dont 26 ont conduit à un placement en garde à vue. Au total, depuis samedi 17 novembre, on dénombre 518 interpellations et 331 gardes à vue.

107 gendarmes ont été blessés au cours de ces deux derniers jours, dont 39 à Paris, portant à 210 le nombre de blessés dans nos rangs depuis le début du mouvement.

Colonel Gaspari