Depuis plusieurs siècles déjà, ils apportent leur regard artistique sur le monde militaire. Pourtant leur mission demeure méconnue du grand public. N’existant jusqu’ici que dans les autres corps, la gendarmerie recrute pour la première fois des peintres des armées pour faire rayonner l’Institution.
L’« art »mée, toute une Histoire
Bien avant l’arrivée des médias, les « peintres des batailles » ont été les premiers à immortaliser les exploits militaires et ce qui se passait au front, parfois sur des terres lointaines. Une façon de retranscrire la témérité des soldats et de leurs chefs auprès de la population et des générations à venir, mais aussi de mieux connaître ces nouveaux territoires puisque beaucoup assuraient également le rôle de géographe ou de cartographe. Parmi eux figuraient notamment Delacroix, Antoine Gros, Baguetti, ou encore Van der Meulen.
À partir de la Révolution française, puis avec la conscription, les peintres vont eux-même devenir des soldats et s’intéresser, au delà des opérations, à la vie des militaires. Ils vont apporter leur vision du combat et témoigner d’éléments parfois imperceptibles pour la population. C’est le cas de Gromaire, Léger, Taquoy durant la 1ère guerre mondiale, mais aussi de Brayer, Brenet, ou encore Falcucci entre 1939 et 1945.
Un titre officiel
Le titre de peintre des armées a été officialisé par le décret du 02 avril 1981. Il est décerné par le ministre de la défense, aux artistes « qui consacrent leur activité à la représentation plastique ou graphique de sujets militaires, maritimes, aéronautiques ou de gendarmerie et dont le talent lui paraît de nature à contribuer au renom des forces armées ».
Ils mettent ainsi en lumière les différents corps de l’armée française de par leurs œuvres, traduisant leur vision du métier atypique de militaire, la multiplicité des missions, et la gestion des événements. Leur réputation peut également permettre de faire rayonner l’Institution, de même que leur titre de peintre des armées s’avère valorisant et est susceptible de faire augmenter leur côte.
Agrées pour trois ans renouvelables ou titulaires après au moins neuf ans, ils sont tenus d’exposer au moins une œuvre à chaque Salon des peintres des armées. Il peuvent utiliser toutes les techniques de dessin et de peinture, mais aussi présenter une sculpture, ou encore une photographie. Ils peuvent proposer une œuvre ou en créer suite à une commande de l’Institution. Dans ce dernier cas, ils ont un statut militaire équivalent au grade de capitaine et sont défrayés pour l’accomplissement de leur mission. Ils peuvent disposer de leurs œuvres, l’État conservant un droit de préemption lors de leur vente sans obligation d’achat.
Spécialité gendarmerie
En 2005, le décret concernant les peintres des armées a été rénové, incluant la spécialité gendarmerie nationale. Pour autant, l’Institution continuait de faire appel à des peintres des autres armées quand il s’agissait de la représenter : Paul Lengellé, Lucien Rousselot, ou Eugène Lelièpvre peuvent être cités.
Cette année, pour la première fois, elle va saisir l’opportunité qui lui est offerte d’agréer ses propres peintres dans la limite du quota des vingts artistes prévu dans le décret. Un avis à recrutement a ainsi été diffusé en vue d’une sélection par un jury qui se réunira en mai 2020.
« Ils seront nos ambassadeurs: par leur production artistique, ils témoigneront de l’activité de la gendarmerie et des femmes et des hommes qui y servent. », explique le colonel Laurent Vidal, délégué au patrimoine de la gendarmerie.
Retrouvez plus de détails concernant ce recrutement en consultant le règlement ci-contre.
Source: gendinfo.fr / Crédit photo: © D.R.