En 2021, dans le cadre de leur mission de protection de la population, 7638 gendarmes ont été blessés ( blessures physiques et psychologiques) et trois ont été tués. Derrière ces chiffres, se trouvent des familles endeuillées, parfois détruites, des enfants orphelins mais également de grands blessés, des gendarmes, hommes et femmes qui doivent entamer le plus grand des défis, celui de se reconstruire. Pour les aider, les soutenir et accompagner les familles, de nombreuses initiatives, porté par le BAS (bureau de l’action sociale de la gendarmerie) ont été mises en place (Rencontres militaires blessures et sport – RMBS, challenge Ad Victoriam avec blessés et valides, Invictus Games, journée nationale des Phénix, stage Ad Refectio associant blessés et familles…..). Mais pour renforcer son action, l’institution s’est également tournée vers une association qui depuis la Première Guerre mondiale, s’est donnée pour mission « d’aider ceux qui restent » : le Bleuet de France.
Des actions communes
En ce 8 novembre 2022, à l’entrée du cercle mixte de la direction générale de la gendarmerie nationale à Issy-les-Moulineaux, s’est installé un stand de vente de bleuets. Les fonds, qui vont être récoltés ce jour, seront ensuite remis le 15 novembre 2022 sous forme de chèque par un représentant de l’ONACVG, au général David Galtier, président de la fondation Maison de la gendarmerie qui signera ce même jour une convention relative au programme d’accompagnement des orphelins « Bleu pupilles ». Cette action incarne parfaitement les liens qui existent entre la gendarmerie et le Bleuet de France.
Partageant le même ADN militaire (la gendarmerie n’étant plus rattachée au ministère des armées que depuis 2009), ces deux institutions réalisent en effet chaque année de nombreuses actions conjointes. Des initiatives réalisées à l’échelle régionale et nationale avec la participation de la gendarmerie à différentes commémorations organisées par l’ONACVG, sa participation aux ateliers citoyens et scolaires et le relais des actions de préventions et de sensibilisations sur les différents canaux de communication de la gendarmerie.
Ce travail conjoint entre la gendarmerie et le Bleuet de France, s’intensifie en 2015 avec la signature d’une convention prévoyant, au même titre que les militaires d’autres armées, l’intégration des enfants de gendarmes blessés ou tués en service au programme de protection de l’ONACVG. La convention comprend ainsi la mise en place d’un soutien financier avec exonérations de certains frais de scolarité, aides financières des familles, accès aux bourses étudiantes, accès aux lycées militaires et développement du partenariat sur la reconstruction par le sport. Un engagement particulièrement développé en gendarmerie. En 2021, sous la plume du major général de la gendarmerie, le général Bruno Jockers et de la directrice de l’ONACVG, Véronique Peaucelle-Delelis, la convention, et avec elle la confiance réciproque entre ces deux institutions, est renouvelée.
Des valeurs communes
Si les actions citées plus tôt sont récentes, les liens qui unissent les deux institutions sont anciens et s’expliquent avant tout au travers de valeurs communes de solidarité et de mémoire, trouvant leurs origines dans l’histoire même du Bleuet de France. Mis en place à la fin de la Première Guerre mondiale, qui fera 10 millions de morts et plus de 20 millions de blessés, cet office est, en effet, créé pour aider les familles des militaires tués au combat et les blessés qui ne peuvent plus travailler. Parmi eux, se trouvent déjà des gendarmes.
En 1991, l’association du Bleuet de France devient l’Œuvre nationale du Bleuet de France, rattachée à l’ONACVG. Œuvre de mémoire, ancré dans le présent, le Bleuet de France inclut désormais les militaires de toutes les Armées victimes de guerre, d’actes terroristes aux pupilles de la Nation.
Aujourd’hui, le bleuet de France et la gendarmerie via la fondation maison de la gendarmerie, ont pour même mission, l’identification et l’accompagnement des victimes, et cela, dans une démarche double, de solidarité et de mémoire. Un devoir de mémoire qui s’incarne en gendarmerie par la participation de l’institution aux cérémonies nationales telles que celle du 11 novembre, du 8 mai et du 14 juillet, au ravivage régulier de la flamme du soldat inconnu par des promotions d’élèves sous-officiers et officiers et au travers de la cérémonie des héros du quotidien, qui se déroule chaque année le 16 février et qui met en avant les gendarmes dont les actions héroïques ont permis de sauver des vies, parfois au péril de la leur.
Pour en savoir plus, retrouvez ici l’interview complète de la porte-parole de la gendarmerie nationale, la cheffe d’escadron Nassima Djebli.
Source: gendinfo.fr