Une étude publiée le 3 février 2023 met en lumière les disparités de situation entre les personnes âgées de 60 ans ou plus, selon qu’elles vivent en établissement ou à domicile. L’isolement social et les fragilités physiques ou mentales sont plus importants pour les personnes hébergées en établissement.
L’étude sur les lieux de vie des 60 ans et plus(nouvelle fenêtre) s’appuie sur les données des enquêtes Capacités, aides et ressources des seniors (Care), recueillies, en 2015 et 2016, par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Il en ressort que :
- près d’un senior âgé de plus de 75 ans sur dix vit en établissement d’hébergement ;
- les résidents d’établissement ont 86 ans en moyenne, les trois quarts étant des femmes.
L’hébergement et les conditions d’accompagnement des personnes âgées constituent un problème de société. En 2030, 21 millions de seniors de 60 ans ou plus vivront en France, soit 3 millions de plus qu’en 2019 selon une étude sur la perte d’autonomie publiée en 2020 par la Drees(nouvelle fenêtre).
En établissement, les personnes âgées sont plus isolées et plus fragiles
La Drees constate qu’un senior sur quatre en établissement n’a aucun enfant en vie, contre un sur dix à domicile. Un sur trois n’a aucun petit-enfant, contre un sur cinq à domicile. Cet isolement familial concerne particulièrement les seniors les moins âgés (moins de 80 ans).
Les seniors en établissement les plus jeunes sont aussi les plus défavorisés. Parmi les hommes de moins de 80 ans vivant en établissement, 11% n’avaient pas de profession avant l’âge de la retraite, contre 0,2% pour ceux à domicile. La Drees estime qu’il s’agit de personnes ayant eu un handicap avant leur entrée en établissement ou des difficultés d’insertion les ayant maintenus dans l’inactivité.
Il existe aussi des disparités concernant le niveau de vie. Ainsi, les personnes en établissement ont les niveaux de vie les plus faibles, puis ceux-ci se stabilisent à partir de 75 ans, âge à partir duquel l’écart se réduit avec les personnes vivant à domicile.
Une proportion importante des personnes vivant en établissement est placée sous protection juridique, comme la tutelle ou la curatelle.
Comment faciliter le maintien à domicile ?
La Drees évoque aussi la problématique des conditions de mise en œuvre d’une politique publique de maintien à domicile des personnes âgées, compte tenu, entre autres, du relatif isolement social ou de la prévalence des troubles cognitifs et moteurs caractéristiques des personnes âgées hébergées en établissement. Le « virage domiciliaire » que le Gouvernement veut mettre en place afin de permettre aux personnes âgées de vivre chez elles, implique la viabilité économique du secteur de l’aide à domicile. Cela nécessite également une prise en charge médicale et paramédicale à domicile, actuellement effectuée par les personnels des Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes(nouvelle fenêtre).
Or, les difficultés motrices importantes sont caractéristiques des personnes en établissement : dès 60 ans, une majorité des résidents a beaucoup de difficultés à se pencher ou s’agenouiller ou à monter un escalier. Il existe aussi une forte prévalence des limitations cognitives en établissement. En établissement, les difficultés pour comprendre et se faire comprendre, pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, ainsi que les difficultés à nouer des relations sont fréquentes à tous les âges.
Source: vie-publique.fr