Présenté le 30 mars 2023, le plan gouvernemental sur l’eau comprend une cinquantaine de mesures visant la sobriété dans l’usage d’une ressource de plus en plus limitée alors que la Terre subit un processus rapide et global de réchauffement climatique.

Les experts évaluent entre -10% et -40% la disponibilité en eau en France dans les prochaines décennies. Les périodes de sécheresse seront plus fréquentes. L’hiver 2022-2023 a battu un record de 32 jours sans pluie et les nappes phréatiques ne sont pas suffisamment  remplies. Dans ce contexte, et pour la première fois, un plan eau a été présenté par le président de la République le 30 mars 2023. Il prévoit d’atteindre 10% d’économie d’eau d’ici 2030. Ce plan s’articule en cinq axes :

  • accélérer la sobriété (faire des économies d’eau) ;
  • lutter contre les fuites ;
  • prévenir les pollutions ;
  • améliorer la gouvernance de la gestion de l’eau et mettre en œuvre une tarification adaptée ;
  • prévenir les épisodes de sécheresse.

Une sobriété dans tous les secteurs

« 80% des nappes phréatiques présentent aujourd’hui un niveau bas ou très bas », a déclaré Emmanuel Macron. Le plan eau a d’abord pour objectif de préparer le territoire français à l’été prochain. Certains départements sont d’ores et déjà placés en vigilance ou en alerte renforcée en vue d’économiser la ressource.

Plus généralement, un plan de sobriété est demandé dès maintenant à tous les secteurs économiques (industries, agriculture et loisirs, notamment). Des financements seront consacrés au soutien de pratiques agricoles économes en eau, et les 50 sites industriels « qui ont le plus grand potentiel de baisse de consommation d’eau » bénéficieront d’un accompagnement pour adapter leurs infrastructures. Des travaux sont aussi prévus dans les centrales nucléaires, très consommatrices d’eau.

Pour les particuliers, un « ÉcoWatt de l’eau« , instrument de mesure de l’eau, sera mis en place début mai 2023 afin de connaître le niveau de consommation, les restrictions locales et les gestes adaptés. Des kits hydro-économes et des récupérateurs d’eau sont aussi prévus pour 2024.

Une tarification adaptée en fonction de la quantité consommée est également inscrite dans le plan : les premiers mètres cubes seront « facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant », mais « au-delà d’un certain niveau, le prix du mètre cube sera plus élevé ».

Réduire les fuites et améliorer le stockage de l’eau

Environ « un litre d’eau potable sur cinq part dans les fuites« , et même un litre sur deux dans certains territoires, selon l’exécutif. Afin de lutter contre ce gaspillage, le plan prévoit d’attribuer 180 millions d’euros sur les 475 millions supplémentaires par an pour résorber en urgence les fuites dans les communes les plus en difficulté sur ce point (170 villes sont répertoriées comme des « points noirs« ).

Le plan fixe aussi l’objectif de réutiliser 10% des eaux usées à l’horizon 2030. Le président de la République souhaite la réutilisation de « 300 millions de mètres cubes, soit trois piscines olympiques par commune […] ou 3 500 bouteilles d’eau par Français et par an ».

La question des « méga-bassines »

Le chef de l’État a évoqué la question des réserves de substitution (dites « méga-bassines« ) qui font l’objet d’une forte contestation. Le président de la République se déclare favorable à ces ouvrages mais il demande de subordonner leur installation à des changements de pratiques agricoles dont des économies d’eau et la réduction de l’usage des pesticides.

Source: vie-publique.fr