Ce mardi 3 octobre 2023, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont mené des perquisitions autour de Paris afin de démanteler un trafic international de chardonnerets élégants.
C’est l’aboutissement d’une enquête initiée à la suite de contrôles communs menés dans le milieu des oiseleurs parisiens, par l’Office français de la biodiversité (OFB) et la douane. Ces derniers ont ainsi permis de détecter des éléments conduisant à soupçonner l’existence d’un trafic d’espèces protégées en bande organisée, se déployant par-delà les frontières. Sous l’égide d’un juge d’instruction du Tribunal judiciaire de Paris, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), disposant des moyens de conduire cette enquête à caractère international, est saisi en janvier 2023.
L’OCLAESP met alors en place des surveillances et conduit de nombreuses investigations internationales, jusqu’au déclenchement d’une opération judiciaire le 3 octobre dernier. Une cinquantaine d’agents des deux offices sont déployés, renforcés par des Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG). Le concours d’équipes cynophiles SAMBI (Stupéfiants, Armes, Munitions, BIllets) est sollicité pour la recherche de billets de banque.
De nombreux oiseaux rares découverts
Près de 350 oiseaux sont découverts, dont 63 spécimens protégés, majoritairement des chardonnerets élégants. Prisé pour ses couleurs vives et son chant mélodieux, ce passereau partiellement migrateur [NDLR : seule une partie de sa population migre à l’automne, pour passer l’hiver en Afrique du Nord] est en déclin dans toute l’Europe de l’Ouest et au Maghreb, notamment à cause du braconnage et des trafics dont il est l’objet. En fonction de son chant et de la beauté de son plumage, un chardonneret élégant peut se monnayer entre 150 et 450 euros. Menacée de disparition, l’espèce est protégée selon l’article L.411-1 du Code de l’environnement et ses individus ne peuvent être mis en vente ou détenus.
Les enquêteurs saisissent également des linottes mélodieuses, des verdiers d’Europe et des Serins cini. Au cours des perquisitions, 9 000 euros en liquide et du matériel servant à capturer les oiseaux, tels que des filets japonais, sont aussi découverts. L’existence d’une boutique clandestine de vente d’oiseaux a également été mise au jour et prise en compte par la Direction départementale de protection des populations (DDPP) en vue d’une fermeture administrative.
Source: gendinfo.fr