L’Union européenne s’est engagée à atteindre la neutralité climatique en 2050, date à laquelle la population mondiale devrait atteindre de 9 à 11 milliards d’habitants. Dans quelle mesure les caractéristiques démographiques influent-elles sur les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ?

Un article publié fin septembre 2023 par l’Institut national d’études démographiques (Ined) analyse les relations entre démographie et changement climatique, en particulier dans l’Union européenne.

La croissance de la population n’est pas le facteur le plus influent

Les auteurs de l’article rappellent que l’impact environnemental des activités humaines dépend :

  • de la taille de la population ;
  • du niveau d’activité économique ;
  • de la technologie correspondant à ce niveau d’activité.

Si la population mondiale continue d’augmenter, la croissance démographique ralentit depuis les années 1960. La population mondiale devrait atteindre un pic dans la seconde moitié du XXIe siècle avant de commencer à décliner. La contribution de la croissance démographique aux émissions de CO2 devrait conséquemment diminuer.
En revanche, le niveau d’activité économique et la technologie, s’inscrivent dans une logique de croissance continue.

Selon l’Ined, la croissance démographique à venir se produira principalement en Afrique où de nombreux pays ont des taux de fécondité encore élevés. Ces pays ne sont responsables que d’une petite part des émissions de CO2 mondiales passées et représentent actuellement des émissions par habitant relativement faibles.
Mais la croissance de leur population devrait sensiblement peser sur les émissions futures, à la suite :

  • du développement de leurs économies ;
  • de l’évolution de leurs modes de consommation.

Selon les auteurs : « Une transition démographique accélérée vers des niveaux de fécondité plus bas, dans le cadre d’un développement axé sur les enjeux de santé, d’éducation et d’égalité des sexes, pourrait néanmoins aider à contenir les émissions futures. »

Les effets négatifs d’une population vieillissante en Europe

Les efforts nécessaires pour atténuer le changement climatique dépendent essentiellement de l’Union européenne (responsable d’une grande partie des émissions mondiales passées) et des autres grands pays émetteurs (États-Unis et Chine en particulier). Leurs émissions de CO2 par habitant restent nettement plus élevées que dans le reste du monde.

Les niveaux d’émissions de CO2 par habitant dépendent de différents facteurs :

  • l’âge ;
  • le lieu de résidence (urbain ou rural) ;
  • la taille des ménages ;
  • le niveau d’instruction.

Les personnes âgées sont responsables d’émissions individuelles plus élevées :

  • elles ne bénéficient pas d’une mutualisation des dépenses (économies d’échelle) contrairement aux ménages nombreux ;
  • elles concentrent leurs dépenses dans des biens de consommation à forte intensité carbone (besoin en santé accru, logement plus ancien, lieu de résidence…).

Le lieu de résidence détermine également le niveau d’émissions. Par exemple, en milieu urbain, les logements moins spacieux et les transports publics favorisent une réduction des émissions des ménages. Toutefois, les revenus des citadins, souvent plus élevés, encouragent la consommation et augmentent donc leurs émissions.

Le niveau d’instruction influence aussi :

  • le soutien aux politiques climatiques ;
  • et les comportements individuels.

Source: vie-publique.fr