L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié une expertise pour rendre compte du niveau réel de bien-être des animaux sur les étiquettes des produits alimentaires (viande, produits laitiers, œufs). Les travaux proposent une base scientifique pour élaborer un étiquetage harmonisé.

L’Anses définit le bien-être animal comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. » Dans son expertise publiée le 2 mai 2024, l’Agence propose des lignes directrices pour mesurer réellement l’état des animaux dans le cadre de l’élevage, du transport et de l’abattage. Objectif : créer des indicateurs de bien-être mentionnés sur l’étiquette des produits alimentaires.

Face à un intérêt croissant des consommateurs pour le bien-être animal et à la volonté de l’Union européenne (UE) d’harmoniser les critères qui varient selon les politiques nationales, l’Anses s’est elle-même saisie de la question d’un référentiel d’étiquetage.

Une classification du bien-être du meilleur (A) au plus faible (E)

L’Anses propose cinq niveaux du bien-être animal : du meilleur (A) au plus faible (E). Le niveau E sur une étiquette signifie que le produit respecte le niveau minimum de la législation européenne. L’analyse est prévue lors des trois étapes de la vie de l’animal : élevage, transport et abattage.

Six domaines présentant des facteurs de risques d’atteinte au bien-être sont identifiés. Pour chacun de ces domaines des actions sont préconisées après expertise pour faire faire aux risques :

  • génétique (abandon de certains programmes de sélection de la filière impliquant une hyperspécialisation) ;
  • alimentation (aliments et eau disponibles, adaptés aux espèces et aux âges des animaux) ;
  • environnement (ambiance, occupation, couchage, par exemple) ;
  • santé (maladies, douleurs, blessures) ;
  • interactions comportementales avec les congénères et les humains ;
  • état mental (souffrances).

Des indicateurs relevés directement sur l’animal

L’Anses préconise d’évaluer le bien-être directement sur l’animal, jugeant insuffisante l’analyse seule des conditions de vie et de l’environnement.

Pour évaluer les critères de six domaines du bien-être animal, l’étude distingue :

  • les indicateurs relevés sur l’animal (ABM) qui doivent être prioritaires : niveau de production (lait, par exemple), motivation à manger et à boire, temps de couchage, comportement exploratoire, blessures, par exemple ;
  • les indicateurs relevés dans l’environnement de l’animal (RBM) : plan d’alimentation, type d’hébergement, nombre de places de couchage, nature du sol, infirmerie et matériel de soins, protocole de gestion de la douleur…

Autre nouveauté : l’indication des conditions de vie des ascendants (des reproducteurs) des animaux. Dans certains élevages de sélection-multiplication, « les animaux reproducteurs sont élevés à l’étranger et peu d’information sur leurs conditions de vie sont connues » souligne l’Anses. En l’absence d’information, « les produits ne devraient pas obtenir un classement supérieur au niveau C« .

Source: vie-publique.fr