La recherche sur les cancers progresse à pas de géant. Sein, poumons, rein, pancréas: plusieurs types de cancers sont concernés.

Des avancées prometteuses. Chaque année, au mois de juin, les chercheurs en cancérologie se réunissent à Chicago en congrès. Un moment important pour la communauté scientifique et aussi pour tous les malades. Tour d’horizon sur ces découvertes.

• Cancer du sein: une chimiothérapie évitable dans certains cas

Cela sera peut être possible grâce à une meilleure connaissance du génome. C’est ce que montrent les résultats d’une vaste étude basée sur le test de signature génomique Oncotype DX, déployée pendant neuf ans

• Ce que les chercheurs ont découvert

Une étude menée sur plus de 10 000 femmes avec un cancer du sein à un stade précoce sans anomalie a montré que 70% d’entre elles n’avaient pas besoin d’une chimiothérapie et relevaient d’une hormonothérapie seule. L’étude montre aussi que la chimiothérapie améliore la survie chez 30% d’entre elles. Outil d’aide à la décisionce test pourrait éviter à terme de prescrire un traitement lourd (chimiothérapie et hormonothérapie), limitant d’autant les effets secondaires invalidants de la chimiothérapie. Reste que ce test ne concerne que certaines patientes répondant à des critères précis: diagnostiquée à un stade précoce, la tumeur doit mesurer entre 1 et 5 centimètres, ne pas avoir atteint les ganglions lymphatiques. Les patientes doivent être négatives au test à la protéine Her2.

• Comment ça marche?

Un laboratoire californien analyse des échantillons de la tumeur après son ablation et passe au crible 21 gènes. Selon les chances d’un retour de la tumeur, un score, compris entre 0 et 100, leur est attribué. Entre 0 à 18, la malade n’a pas besoin de chimiothérapie et il n’y a pas de risque de récidive. Au-dessus de 31, la chimiothérapie est à envisager. Et l’étude montre qu’entre des deux chiffres, une zone un peu grise, il n’est pas nécessairement besoin d’entreprendre une chimiothérapie.

50 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année en France.

Cancer des poumons avancé: une immunothérapie prometteuse

• Ce que les chercheurs viennent de découvrir

Pour la première fois, une immunonothérapie ciblant spécifiquement la tumeur a amélioré la survie de patients – dans certains cas – de 20 mois contre 12,2 mois sous chimiothérapie. Précision importante: l’action de cette immunothérapie dépend de la quantité d’un biomarqueur, le PD-L1, dans la tumeur.

• Comment ça marche?

Cette étude de phase III lancée en 2014 a comparé la survie globale associée à une immunothérapie (pembrolizuma) et celle liée à la chimiothérapie classique. 1240 patients atteints de cancer bronchopulmonaire « non à petites cellules » à PD-L1 positif ont participé.

Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes (32 300 nouveaux cas en 2017) et le troisième plus fréquent chez les femmes (16 800 nouveaux cas en 2017).

Cancer du rein: moins d’ablation, une thérapie ciblée

L’essai ouvert en 2009 devrait révolutionner le traitement de ce cancer. 450 patients ayant un cancer du rein métastatique, tous éligibles à une ablation, ont reçu un traitement, le sunitinib. Il combat la croissance de la tumeur et empêche la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. En réduisant leur développement, on asphyxie en quelque sorte la tumeur qui ne peut plus développer de nouvelles métastases.

• Ce que les chercheurs viennent de découvrir

Une thérapie ciblée a permis de guérir sans chirurgie une majorité de patients traités, en leur offrant une rémission complète ou quasi complète.

 • Comment ça marche?

Habituellement, les patients sont opérés puis reçoivent ensuite le médicament lors d’une cure de plusieurs semaines. Deux groupes ont été créés: le premier a subi une intervention, puis reçu le traitement. Le second a pris uniquement le traitement. Le but? Vérifier l’intérêt de l’ablation du rein associé à ce médicament. La comparaison montre que la thérapie ciblée permet un taux de survie supérieure (18 mois) avec le seul traitement contre 13 mois avec l’opération.

14 000 nouveaux cas de cancer du rein ont été diagnostiqués en 2017 dont 20% à un stade très avancé.

Cancer du pancréas: vers une meilleure qualité de vie

Ce que les chercheurs ont découvert

Un nouveau protocole de chimiothérapie, le Folfirinox, qui mixte un cocktail de trois molécules a permis un taux de survie supérieur de 19,4 mois par rapport à des patients traités par chimiothérapie classique (gemcitabine). Malgré des effets indésirables plus importants, les patients de l’étude française ont réagi positivement: 36 mois après leur traitement,l’apparition d’éventuelles métastases a reculé de plus d’un an. Un grand espoir pour un cancer qui, dans sa forme la plus courante, l’adénocarcinome canalaire, touche 90% des 11 300 cas de cancer du pancréas chaque année dont une majorité de patients de plus de 60 ans. Tous cas confondus, la survie à 5 ans à ce cancer reste actuellement faible (moins de 10%).

• Comment ça marche?

Après l’opération chirurgicale qui a retiré la tumeur, une chimiothérapie est en général mise en route afin d’éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles. L’étude franco-canadienne fait appel à une nouvelle association de chimiothérapies, le folfirinox. Cette étude comparative de phase III a été menée  auprès des 493 patients volontaires de 77 centres. Ils ont été traités durant six mois.

Source: notretemps.com / Crédit photo: © D.R.