Depuis le 25 novembre 2021, le groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Orientales s’est associé à France Victimes 66, en signant une convention l’intégrant dans le protocole de mise à disposition des bracelets APP’ELLES aux victimes de violences conjugales.

Priorité gouvernementale, la lutte contre les violences faites aux femmes fait l’objet d’un déploiement constant de nouveaux dispositifs. Dans les Pyrénées-Orientales, le 25 novembre 2021, le Groupement de gendarmerie départementale (GGD 66) a signé, avec la préfecture, le conseil départemental, le procureur de la République, la direction départementale de la sécurité publique, France victime 66 et cinq autres associations d’aide aux victimes, une convention renforçant la lutte contre les violences conjugales. Cette dernière met en place un protocole organisant la délivrance gratuite du bracelet APP’ELLES dans le cadre du dispositif interne mis en place par l’association France Victimes 66.

Un bracelet d’alerte mis à disposition par France Victime 66

Face à une situation de violences conjugales, il est bien souvent difficile pour la victime de prévenir un proche ou les services de gendarmerie ou de police. Connecté à l’application App-elles, le bracelet APP’ELLES permet justement d’alerter rapidement et discrètement sur une situation de violences. En effet, son apparence, calquée sur celle des bracelets sportifs, lui permet de passer inaperçu et il se déclenche à l’aide d’une pression de quelques secondes sur un bouton poussoir. Grâce à une connexion en Bluetooth au téléphone portable de la porteuse du bracelet, un appel est alors passé à un proche, parmi les trois « personnes de confiance » identifiées par la victime lors de la perception du matériel.

Le bracelet APP’ELLES n’est pas un dispositif d’État, comme peuvent l’être le Téléphone grave danger et le Bracelet anti-rapprochement. Il est gratuitement mis à disposition par l’association France Victime 66, qui en assume le coût, aux victimes ayant déposé plainte ou aux personnes faisant l’objet d’un signalement par un travailleur social et auxquelles il aura été proposé.

Grâce à la signature de cette convention, le 25 novembre dernier, le GGD 66 prend part au dispositif. Actuellement, en zone de compétence territoriale du groupement, déjà 24 femmes sont porteuses du bracelet.

Le dispositif peut également fonctionner sans bracelet, via l’application gratuite APP’ELLES, que la victime et les tiers de confiance qu’elle aura désignés sur l’application devront avoir téléchargée sur leur portable. Ce dispositif d’alerte est ainsi accessible à tous. À noter que le bracelet, également indissociable de l’application, devrait se transformer prochainement en bouton d’alerte, qui pourra être porté dans la poche, dans un sac ou comme en pendentif comme un bijou.

Signalement des victimes

Le dispositif de mise à disposition du bracelet APP’ELLES concerne toutes les unités territoriales du GGD 66. Après la signature de la convention, il a été présenté à l’ensemble des référents violences intra-familiales du groupement. Les gendarmes doivent en effet avoir connaissance de l’existence du bracelet afin de pouvoir le proposer à une victime de violences conjugales pour qui le dispositif serait adapté. Avec son accord, ils peuvent alors transmettre ses coordonnées à France Victime 66, qui recontactera par la suite la victime pour la mise à disposition éventuelle d’un bracelet APP’ELLES.

Suivi des victimes

Mais la participation du GGD 66 est plus large que ça. La Maison de prévention et de protection des familles (MPPF), ainsi que l’Intervenant social gendarmerie (ISG), assurent un suivi des personnes bénéficiant du dispositif. « France Victime nous transmet la liste des personnes détentrices d’un bracelet. Chaque mois, nous les contactons afin de savoir si leur situation a évolué et si un dépôt de plainte a eu lieu. Nous nous assurons également auprès d’elles que les conjoints respectent bien les mesures judiciaires, lorsqu’il y en a. Le bracelet APP’ELLES est une réelle plus-value en matière de suivi des victimes de violences conjugales », explique l’adjudant-chef Vincent, commandant la MPPF.

Une plus-value judiciaire

Le bracelet APP’ELLES dispose également de la fonctionnalité d’enregistrement vocal. Lorsque la victime presse le bouton poussoir, le bracelet enregistre systématiquement la scène, en plus de déclencher l’appel. Grâce à une convention signée entre l’association France Victimes 66 et le Tribunal judiciaire de Perpignan, cet enregistrement constitue désormais un élément de preuve dans le cadre d’une enquête pour violences sur conjoint. Il est alors extrait et joint à la procédure. Cette plus-value est non négligeable, les violences conjugales se déroulant bien souvent dans l’intimité du couple.

Un impact psychologique

Bien qu’il soit avant tout un moyen d’alerte rapide, le bracelet APP’ELLES permet également de renforcer le sentiment de sécurité chez les personnes qui en sont dotées. « Certaines victimes ne le portent pas directement mais l’ont dans leur sac. Le fait de savoir qu’elles peuvent prévenir quelqu’un rapidement les rassure. Il y a un véritable impact psychologique », indique l’adjudant-chef Vincent.

Source: gendinfo.fr