Injures, provocations, diffamations publiques… En 2021, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 12 500 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux. C’est ce qui ressort notamment des chiffres publiés le 11 mars 2022 par les services statistiques du ministère de l’intérieur.

Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), cette étude 2021 sur les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux(nouvelle fenêtre) comptabilise l’enregistrement de :

  • 6 300 crimes ou délits (+13% par rapport à 2019) ;
  • 6 200 contraventions (+26% par rapport à 2019).

Néanmoins, comme le rappelle le ministère, une enquête réalisée sur la période 2013-2018 avait révélé que 25% seulement des victimes de menaces ou violences physiques racistes et 5% des victimes d’injures racistes avaient déclaré avoir déposé plainte(nouvelle fenêtre).

Injures, provocations et diffamations publiques

Après une hausse de 11% entre 2018 et 2019 du nombres de crimes ou délits à caractère raciste, une nouvelle hausse de 13% est enregistrée entre 2019 et 2021 (l’année 2020 étant particulière du fait de la crise sanitaire et d’un confinement de plusieurs mois).

En 2021, les injures(nouvelle fenêtre), provocations ou diffamations(nouvelle fenêtre) publiques représentent 65% des crimes ou délits enregistrés « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion« . Les menaces et les chantages (principalement des menaces de mort) viennent en deuxième position avec 23% de ces actes à caractère raciste enregistrées par les forces de l’ordre. Quant aux violences dont 40% entraînent une interruption temporaire de travail, elles constituent  6% de l’ensemble de ces actes. Pour leur part, les discriminations à caractère raciste s’élèvent à 4% (majoritairement en matière d’accès au logement ou à un lieu accueillant du public).

Enfin, 94% des contraventions correspondent à une contravention(nouvelle fenêtre) pénale de 5e classe pour « injure non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion« .

Quels profils ?

Parmi les victimes de crimes ou délits à caractère raciste qui ont été enregistrés, les hommes, les personnes de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés. D’après le ministère, la sous-représentation des jeunes résulterait en partie d’une plus faible propension à porter plainte.

Quant aux 2 125 personnes mises en cause pour crime ou délit à caractère raciste, le ministère note que ces personnes ont des profils assez proches de la population nationale. Certes, les jeunes sont sous-représentés alors que les 55 ans ou plus sont surreprésentés. Toutefois, estime le ministère, si les jeunes victimes portaient davantage plainte en cas par exemple d’insultes entre lycéens ou étudiants, cela pourrait modifier l’âge moyen des mis en cause. Enfin, si la part des femmes est plus élevée parmi les mis en cause pour les crimes ou délits à caractère raciste (28% contre 16% pour l’ensemble des mis en cause par les forces de sécurité en 2021), les étrangers sont en proportion moins nombreux.

Source: vie-publique.fr