Arrivée en début de semaine en Ukraine, l’équipe de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a débuté ses investigations, en appui des autorités locales et des juridictions internationales, dans le cadre des enquêtes ouvertes sur les exactions massives découvertes dans les zones précédemment occupées par les forces russes.

Dix-huit experts travaillent actuellement sur le sol ukrainien pour assister leurs homologues, alors que des centaines de corps ont été retrouvés ces dernières semaines. Composée notamment de gendarmes spécialisés en explosifs, en balistique, en identification ADN et de médecins légistes, l’équipe s’est rendue à Boutcha, une ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Kiev, en compagnie de la procureure générale de Kiev, Iryna Venediktova.

Sur place, des dizaines de corps de victimes retrouvés dans des charniers ou exhumés des fosses communes vont être examinés. Les spécialistes de l’IRCGN ont pour mission d’identifier les victimes et de déterminer les causes de leur mort. Il s’agit aussi de rechercher des preuves matérielles qui pourront alimenter la justice ukrainienne et, par son biais, la Cour pénale internationale, afin de déterminer s’il s’agit de crimes de guerre.

« C’est une coopération bilatérale entre la France et l’Ukraine, les ministères de la Justice se sont entendus et on a été contacté pour apporter ce soutien. Nous avons répondu présent car nous en avons les capacités et une expérience reconnue internationalement, a expliqué le général Patrick Touron, commandant le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PGJN), à la gazette du Val d’OiseL’IRCGN est en effet l’une des seules structures techniques européennes capables de se projeter en deux heures sur un théâtre d’opérations. » Ce fut le cas, par exemple, en 2020 au Liban, après les explosions qui ont ravagé Beyrouth, pour aider à l’identification des victimes et à la modélisation du théâtre de l’explosion.

À cette fin, les experts dépêchés sur place sont notamment équipés de six véhicules chargés d’équipements de pointe, d’un camion transportant douze chambres mortuaires à froid pour conserver les corps autopsiés, et du Lab’ADN, un laboratoire mobile d’analyses génétiques. Vu l’ampleur de la tâche qui les attend, ces gendarmes sont partis pour une durée « indéterminée », mais « des relèves sont d’ores et déjà prévues », a assuré le général.

L’ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins, a salué l’arrivée du détachement de gendarmes, précisant que la France était le premier pays « à apporter une telle aide ».

Source: gendinfo.fr