Les épisodes de chaleurs extrêmes sont de plus en plus fréquents du fait du réchauffement climatique lié à l’activité humaine. Leurs effets sont amenés à croître indique un récent rapport qui avertit que certaines zones du monde (Sahel en Afrique, Asie du Sud et Asie du Sud-Ouest) vont devenir invivables dans les prochaines décennies.

La canicule de 2003 en Europe a causé 70 000 décès. Celle de 2010 en Russie est à l’origine de 55 000 morts. Dans tous les pays disposant de données météorologiques fiables, les vagues de chaleur sont les catastrophes climatiques les plus meurtrières.

Les projections des taux de mortalité à venir liés aux chaleurs extrêmes sont très élevées, comparables dans leur ampleur à la fin du siècle à ceux de tous les cancers ou de toutes les maladies infectieuses.

Il y a des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une humidité et une chaleur extrêmes ne peuvent pas survivre. Il en va de même pour les sociétés.

Un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge(nouvelle fenêtre) publié le 10 octobre 2022 avertit que, dans les prochaines décennies, des régions entières de la planète deviendront invivables.

Des effets inégaux sur le plan social et géographique

Les pays les plus pauvres du monde et les moins responsables du changement climatique subissent déjà les conséquences les plus sévères des vagues de chaleur extrême.

Les effets les plus perceptibles d’un réchauffement de la planète entre 1,5 °C et 2 °C concerneraient les régions tropicales en premier, où vivent un grand nombre de populations pauvres, qui ont déjà besoin d’aide humanitaire.

Si le réchauffement climatique continue à ce rythme, des régions comme le Sahel, l’Asie du Sud et du Sud-Ouest subiront de nombreux décès, des mouvements de populations et des inégalités encore plus grandes.

Les villes sont l’épicentre de la vulnérabilité aux chaleurs extrêmes. Des analyses estiment que le nombre de pauvres urbains vivant dans des conditions de chaleur extrêmes d’ici à 2050 pourrait augmenter de 700%, principalement en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est.

L’inégalité climatique se mesure aussi aux échelles locale ou individuelle. Des profils à risques sont susceptibles de souffrir bien plus des chaleurs extrêmes :

  • personnes âgées ;
  • personnes obèses ;
  • personnes souffrant de handicaps ;
  • personnes ayant des antécédents médicaux ;
  • les femmes enceintes ou celles qui allaitent ;
  • les enfants…

Préparer les vagues de chaleur extrême du futur

Le rapport ne donne pas de solutions pour éviter des vagues de chaleur extrême qui sont les conséquences directes d’un réchauffement climatique ininterrompu.

Des étapes pour les préparer sont suggérées :

  • élaborer un socle de preuves des effets de la chaleur extrême et fournir des informations pertinentes aux preneurs de décisions ;
  • aider à l’anticipation et à la préparation, notamment à l’échelle internationale ;
  • expérimenter des moyens nouveaux et durables de financer les actions locales ;
  • adapter la réponse humanitaire ;
  • renforcer l’engagement dans les domaines de l’humanitaire, du développement et du climat.

Source: vie-publique.fr