Au moyen de projections, l’Insee se penche sur la France de 2070 : sa population atteindrait alors 68,1 millions d’habitants et un tiers des régions auraient perdu de la population par rapport au recensement de 2018. Selon les chiffres de l’Insee, la population française augmenterait jusqu’en 2044.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 24 novembre 2022, une étude prospective de long terme sur la population française en 2070(nouvelle fenêtre).

Selon les projections de l’Insee, la population française croîtrait jusqu’en 2044 (69,3 millions), année d’un pic démographique (contre 66,9 millions en 2018).

Viendrait ensuite une baisse (68,1 millions en 2070), liée au vieillissement : dans 64 départements, les 65 ans et plus représenteront 30% de la population.

Si, en 2018, 38 départements ont déjà atteint un pic de population, cela serait le cas pour 91 départements en 2070.

Quelles projections démographiques en région ?

En France métropolitaine, le scénario central retenu par l’Insee verrait la fécondité et le solde migratoire se maintenir à leur niveau actuel. Dans ce cadre, les évolutions régionales seraient les suivantes :

  • dans la situation initiale, de 1995 à 2018, toutes les régions métropolitaines connaissent une hausse de leur population (de 0,13% à 1,18%) ;
  • jusqu’en 2050, cette hausse ralentirait pour deux les tiers des régions (sud et ouest du pays), tandis qu’un dernier tiers (Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Normandie) perdrait des habitants ;
  • de 2050 à 2070, seules l’Occitanie (+0,06% par an) et les Pays de la Loire (+0,01%) maintiendraient une faible croissance.

Quant aux départements d’outre-mer, hormis les Antilles, ils connaîtraient une hausse de leur population (+0,5% en moyenne de 2018 à 2070).

Dans tous les scénarios (population haute, population basse), souligne l’Insee, le classement du taux d’évolution entre régions « resterait identique« .

Taux de fécondité et pic démographique

Sur 101 départements, 14 départements auraient atteint leur pic démographique depuis dix ans déjà. Dans le scénario central, cela serait le cas de 24 autres départements au cours des années 2010.

L’atteinte de ce pic dépend très largement du taux de fécondité, qui entraînerait des évolutions locales « extrêmement divergentes » :

  • dans une hypothèse haute (deux enfants par femme), la moitié des départements gagneraient de la population d’ici 2070 ;
  • mais si le taux de fécondité se stabilise à 1,8 enfant par femme en 2023 (scénario central), dix seulement seraient dans ce cas : Ariège, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Tarn, Tarn-et-Garonne, Guyane et Mayotte.

Le rôle des migrations

Au niveau des régions, le solde migratoire explique en grande partie les disparités observées.

Le seul solde naturel les verrait toutes perdre de la population, excepté l’Île-de-France, région la plus jeune de France, à la fécondité élevée.

Les évolutions sont pourtant bien différentes si l’on considère le rôle des migrations, nationales ou internationales. Deux tendances apparaissent :

  • le solde migratoire compense un solde naturel déficitaire : c’est ce qu’on observe dans la majeure partie des régions ;
  • le solde migratoire ne compense pas un solde négatif dans cinq régions : Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Normandie et Hauts-de-France, les deux soldes étant négatifs pour cette dernière région.

Enfin, l’Île-de-France représente une exception : la contribution du solde naturel au taux de croissance annuel moyen, avec +0,49%, est le plus élevé de métropole. Cependant, son solde migratoire moyen, particulièrement faible, est de -0,48%, soit, à l’arrivée, un taux de croissance annuel moyen quasi nul (+0,01%)

Source: gendinfo.fr