Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, le télétravail a été dans une phase de développement dans la fonction publique. À terme, il pourrait concerner près de 30% des agents publics (40% dans la fonction publique d’État, 30% dans la territoriale et 10% dans l’hospitalière), soit environ 10% des jours de travail dans les administrations.

Avant la crise sanitaire, le recours au télétravail dans la fonction publique était très marginal. Le nouveau cadre réglementaire issu du décret du 5 mai 2020(nouvelle fenêtre) et de l’accord sur le télétravail du 13 juillet 2021(nouvelle fenêtre) a facilité son développement rapide.

Dans un rapport sur le télétravail dans la fonction publique (publié le 22 novembre 2022), la Cour des comptes dresse un premier bilan de son déploiement dans les trois fonctions publiques. Les impacts et les opportunités de ce mode d’organisation du travail y sont aussi analysés.

De fortes disparités

D’après l’enquête de la Cour des comptes, il existe des écarts importants dans la pratique du télétravail entre les trois fonctions publiques (fonction publique d’État, territoriale et hospitalière) et entre les différents métiers.

Le télétravail demeure largement concentré dans les services de taille importante pour des activités administratives n’impliquant pas de rencontre physique avec les usagers :

  • dans la fonction publique d’État, le télétravail peut être une pratique fréquente (certaines fonctions de sécurité et d’enseignement sont moins concernées) avec 75% des effectifs de l’administration centrale pour les ministères sociaux par exemple ;
  • dans la fonction publique territoriale, le télétravail est surtout utilisé dans la filière administrative, ce qui limite sa pratique car cette filière n’emploie que 23% des agents territoriaux ;
  • dans la fonction publique hospitalière, le télétravail reste marginal, la filière administrative emploie seulement 12% de l’effectif total du personnel non médical mais concentre 52% des personnels non médicaux bénéficiant de jours de télétravail.

De nouveaux enjeux

La Cour des comptes considère que la question du maintien d’un poste de travail fixe devrait être posée pour les agents qui passent plus de 50% de leur temps de travail hebdomadaire en télétravail ou dont la quotité de télétravail retenue pour le service est de trois jours.

La Direction de l’immobilier de l’État préconise d’affecter moins de surfaces aux postes de travail individuels au profit des espaces de travail collectifs. Pour la Fédération hospitalière de France, exceptés les trois plus gros établissements disposant de véritables sièges administratifs, les hôpitaux n’ont pas la possibilité d’économiser des surfaces. Quant à l’association France Urbaine, qui représente les grandes collectivités du bloc communal, elle n’est pas en mesure de déterminer le seuil de jours télétravaillés qui permettrait de réorganiser l’utilisation des surfaces mais elle estime qu’il n’est vraisemblablement pas atteint aujourd’hui.

Enfin, le télétravail pourrait augmenter l’amplitude horaire des plages de réponse au public, le téléphone pouvant être utilisé au domicile de l’agent sans inconvénient particulier pour l’usager.

Le recours à la visioconférence permettrait aussi de renforcer l’offre de services au public, notamment comme alternative aux solutions numériques basées sur l’intelligence artificielle (« chatbot« ) qui ne correspondent pas aux besoins de certains usagers désireux du maintien d’un lien humain avec les services publics.

Source: gendinfo.fr