Durant la pandémie de Covid-19, les trois quarts des médecins généralistes ont mis en place la téléconsultation (contre moins de 5% auparavant). Après la fin de la crise sanitaire, la pratique s’est installée, même si elle reste peu fréquente. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) fait le point.

Durant la première semaine du premier déconfinement en mai 2020, sept médecins généralistes sur dix ont effectué au moins une téléconsultation(nouvelle fenêtre). Un tiers en étaient peu ou pas satisfaits.

Dans une étude de décembre 2022 sur les téléconsultations de médecine générale(nouvelle fenêtre), la Drees étudie l’évolution des téléconsultations depuis le déploiement de cet outil en 2018 jusqu’à 2021 et décrit les caractéristiques des médecins et des patients qui y ont recours. Elle apporte un éclairage sur la dimension territoriale de cette pratique.

La téléconsultation : une pratique de jeunes urbains

La pandémie de Covid-19 a marqué une nette progression de l’usage des téléconsultations chez les médecins généralistes libéraux, même après la fin de la crise sanitaire :

  • 9,4 millions de téléconsultations en 2021 ;
  • 13,5 millions en 2020 ;
  • 80 000 en 2019.

À noter le nombre de téléconsultations effectuées par des médecins généralistes salariés de centres de santé effectuant l’essentiel de leur activité en téléconsultation :

  • 1,1 million en 2021 ;
  • 600 000 en 2020.

« Médecins comme patients, les plus jeunes font usage de la téléconsultation« , souligne la Drees. La consultation à distance représente 4,8% de l’activité des médecins généralistes libéraux de moins de 40 ans, contre 2,5% de celle de leurs confrères de 65 ans ou plus. Les téléconsultations concernent des patients âgés de 15 à 44 ans à 45,2% (contre 28,7% des consultations en cabinet).

Sept téléconsultations sur dix concernent des patients résidant dans les grands pôles urbains :

  • 69,4% des téléconsultations concernent des patients résidant dans les villes-centre ou les banlieues(nouvelle fenêtre) des grands pôles ;
  • 17,9% des téléconsultations concernent des patients installés dans des territoires ruraux hors outre-mer.

En Île-de-France, pour l’année 2021, 7,8% de l’activité des médecins généralistes libéraux consiste en des consultations à distance (12% à Paris et 7,2% dans les banlieues de son pôle urbain), contre 2,2% dans les territoires ruraux hors Outre-mer.

La distance n’est pas un facteur déterminant pour téléconsulter

La téléconsultation a majoritairement lieu avec le médecin traitant en 2020 et 2021, quel que soit le territoire de résidence du patient.

Si la téléconsultation permet a priori de consulter un médecin exerçant loin du domicile du patient, la distance entre la commune de résidence du patient et le cabinet du médecin n’est que légèrement supérieure lorsqu’elle est comparée à celle observée lors des consultations en cabinet.

En 2021, 44,6% des téléconsultations sont pratiquées dans la commune de résidence du patient, contre 49,6% au cabinet. Le médecin exerce dans la commune de résidence ou à moins de cinq kilomètres :

  • pour 58,6% des consultations à distance ;
  • pour 62,7% des consultations au cabinet.

Si les chiffres après l’épidémie de Covid-19 suggèrent une mutation dans la pratique, pour l’instant, les différences entre consultations au cabinet et à distance sont minimes, hormis le profil des patients.

Source: vie-publique.fr