La maltraitance est un sujet qui interpelle et appelle une action plus forte des pouvoirs publics, selon une enquête d’opinion menée en novembre 2022 et publiée en janvier 2023. Deux tiers des Français environ estiment qu’on ne parle pas assez des faits de maltraitance envers les personnes âgées ou en situation de handicap.

Dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de lutte contre les maltraitances, une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) sur la perception de la maltraitance a été commandée à l’automne 2022 par le ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Réalisée auprès de 3 000 Français de 15 ans et plus, cette enquête révèle qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation voire d’inquiétude pour les Français, en particulier lorsque cette maltraitance concerne les personnes vulnérables.

Quelle perception des Français au risque de maltraitance ?

Parmi les enseignements de cette enquête, on peut noter que :

  • 70% des Français sont inquiets pour eux ou leurs proches au sujet du risque de maltraitance, second risque le plus élevé après la maladie grave ;
  • 72% des personnes en prise avec un handicap ou une maladie chronique sont préoccupées des risques de maltraitance pour elles ou leurs proches.

En terme de profil, on retrouve parmi les personnes préoccupées du risque de maltraitance pour elles-mêmes ou pour leur proches :

  • 81% des citoyens « qui estiment résider dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics » ;
  • 79% des personnes « qui se sentent seules tous les jours ou presque » ;
  • 79% des citoyens « éprouvant très souvent le sentiment d’être confrontés à des difficultés que les pouvoirs publics ou les média ne voient pas vraiment« .

Définition de la maltraitance

« Il y a maltraitance d’une personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action, compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux, et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non ; leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir des formes multiples et associées au sein de ces situations. » (loi du 7 février 2022, article 23(nouvelle fenêtre))

Quels interlocuteurs identifiés pour signaler les faits de maltraitance ?

La police ou la gendarmerie sont les premiers interlocuteurs auxquels les Français font appel en cas de maltraitance. Ceux qui appellent les forces de l’ordre sont :

  • autant les hommes que les femmes ;
  • davantage les 60 ans et plus ;
  • 75% des retraités ;
  • 66% des hauts revenus et des classes moyennes inférieures ;
  • 63% des habitants des communes rurales.

Les jeunes se tourneraient davantage vers leur entourage familial ou leurs proches que vers les forces de l’ordre.

La peur des représailles est le premier motif évoqué pour expliquer que tous les faits de maltraitance ne soient pas signalés. Puis, viennent la crainte d’engager des poursuites, le manque de preuve, la méconnaissance des structures à solliciter ou encore la pudeur.

Source: vie-publique.fr