Co-piloté par la gendarmerie nationale et la Fondation maison de la gendarmerie, le programme Bleu Pupilles, visant à proposer une offre d’accompagnement globale et durable des orphelins d’un parent gendarme, a officiellement été lancé ce samedi 4 mars, au Musée des Arts forains, à Paris. Après les séquences officielles, l’événement, placé sous la présidence de Mme Dominique Faure, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Transition écologique, a permis aux quelque 135 orphelins présents de profiter d’une soirée festive dans un cadre magique.

Des dizaines d’enfants de tous âges qui s’amusent, dansent et jouent sur des attractions tout droit sorties du passé, font la queue devant le stand de crêpes, de gaufres et de bonbons… sous le regard de leurs familles qui échangent entre elles, sourire aux lèvres. Rien de finalement très inhabituel pour le musée des Arts forains. Mais en cette soirée du 4 mars, tous ont en commun d’appartenir à la grande famille de la gendarmerie, qui a souhaité, lors d’une soirée festive, réaffirmer ce lien indéfectible en dépit de la disparition d’un de leur parent gendarme.

C’est donc dans ce cadre enchanteur et hors du temps, situé dans le XIIe arrondissement de Paris, que l’Institution a procédé au lancement officiel du programme Bleu Pupilles, dont la convention de gouvernance a été signée le 15 novembre dernier, entre le général de corps d’armée Bruno Jockers, alors major général de la gendarmerie nationale, et le général d’armée (2S) David Galtier, président de la Fondation maison de la gendarmerie (FMG).

Cet événement, le premier d’une telle ampleur, a ainsi réuni 135 orphelins, quelle que soit la cause du décès du parent gendarme, ainsi que des membres de leur famille, soit 250 à 300 personnes, pour une soirée de fête et de magie, autour d’un cocktail dînatoire et des nombreuses attractions d’antan du musée, que les enfants ont pu utiliser à loisir, comme la course de chevaux de bois qui a connu un franc succès. Mais pas de fête sans musique. Pour assurer l’ambiance, la Sous-direction de l’accompagnement du personnel (SDAP), pilote du programme Bleu Pupilles pour la direction générale de la gendarmerie, avait obtenu la participation d’un orchestre emmené par le guitariste de Kendji Girac, le Montpelliérain Kema Baliardo, dont le son rythmé, aux tonalités gipsy andalouses, a laissé place, en milieu de soirée, à un DJ dont la programmation a su animer le dance floor.

Signature de convention avec les premiers partenaires du programme

Mais avant cette immersion ludique dans l’univers des fêtes foraines d’antan, ce sont des séquences plus officielles qui ont marqué le lancement du programme Bleu Pupilles. À commencer par la signature d’une convention de partenariat entre la Fondation maison de la gendarmerie, représentée par le général d’armée (2S) David Galtier, son président, la direction générale de la gendarmerie nationale, représentée par le général de division Jean-Pierre Gesnot, adjoint au Directeur des personnels militaires de la gendarmerie, et sept des dix premiers partenaires du programme, acteurs de l’action sociale de la gendarmerie dans le domaine associatif ou mutualiste : le Trèfle, l’Union des blessés de la face et de la tête, les « Gueules cassées », l’Union nationale des personnels retraités de la gendarmerie (UNPRG), les Gendarmes de cœur, les Képis pescalunes, les Ailes de la gendarmerie et la Fédération nationale des retraités de la gendarmerie. La signature des conventions avec la Caisse nationale du gendarme, les Étoiles Bleues et Sébio-secours en montagne, dont les présidents ne pouvaient être présents, sera programmée prochainement.

Ces partenaires s’engageront désormais sous le label Bleu Pupilles, en complément des actions conduites par la DGGN et la FMG pour réaliser des projets, organiser des événements, proposer des aides ou des services, mettre à disposition leurs membres ou contribuer au financement du programme.

Les nombreuses familles qui avaient pu répondre présent à l’invitation, ainsi que plusieurs autorités militaires ont ensuite été accueillies sur le lieu des festivités, avant l’arrivée de Mme Dominique Faure, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, marquant par sa présence l’importance portée au plus haut lieu à ce projet d’accompagnement des orphelins de la gendarmerie.

Bleu Pupilles, un programme complet, global et fédérateur

« Pour la Fondation, Bleu Pupilles est en réalité la matérialisation de son ADN, sa raison d’être, puisqu’elle concentre tout particulièrement son action de réparation au profit des familles endeuillées, a affirmé le général d’armée (2S) Galtier lors de son allocution d’ouverture, rappelant à cette occasion que la FMG agit depuis près de 80 ans au bénéfice de la communauté gendarmerie, soit 430 000 hommes, femmes et enfants, militaires et civils, personnels d’active, réservistes et retraités. Nous avons souhaité que ce programme soit ouvert absolument à tous les orphelins, (…) qu’il soit le plus fédérateur possible, pour que les différents acteurs de l’action sociale puissent vous proposer, ensemble, des aides adaptées à vos besoins et des services à votre écoute. Nous avons souhaité qu’il soit le plus étoffé possible (…) afin de proposer un accompagnement individualisé à tout moment de votre vie. Enfin, nous avons souhaité que ce programme nous rassemble à l’occasion d’événements qui soient aussi bien solennels et respectueux de la mémoire des disparus, que joyeux et festifs afin de rendre heureux petits et grands. (…) Vous êtes ici ce soir pour en bénéficier et en témoigner autour de vous, pour qu’à l’occasion de notre prochaine grande rencontre, que nous souhaiterions annuelle, nous soyons encore plus nombreux et rassemblés autour de nos pupilles. »

Prenant à son tour la parole, le général Gesnot a salué ce moment fort, fondateur de l’action sociale en gendarmerie, mais aussi une fête de famille ; des familles de gendarmes auxquelles il a adressé, au nom du directeur général, de profonds remerciements pour leur résilience, car « le métier de gendarme s’est durci », a-t-il déploré, rappelant les neuf décès de gendarmes en service en 2022. « Et pour continuer à s’engager sereinement, pour continuer à assurer cette paix publique pour nos concitoyens, chaque gendarme doit savoir, au fond de lui, que s’il venait à disparaître, ses proches, ses enfants ne seront jamais oubliés, qu’ils seront toujours soutenus, aidés et intégrés à la grande famille de la gendarmerie. (…) Et c’est en héritiers de nos pionniers de la protection sociale en gendarmerie que nous sommes ici ce soir. »

« Né de la convergence d’idées et d’intérêts entre la DGGN et la FMG pour mieux accompagner nos familles touchées par le drame », Bleu Pupilles est un programme complet et global, qui « tire sa force en transcendant les structures existantes et en les fédérant »« Pleinement inscrit dans le pilier R.H. de la stratégie GEND 20-24 portée par le directeur général de la gendarmerie », ainsi que dans la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de l’Institution, il est porté par les valeurs de « solidarité, de cohésion et d’entraide, qui sont des marqueurs forts de l’ADN de la gendarmerie et de l’identité des gendarmes. »

Un accompagnement individualisé dans la durée

L’objectif de ce programme est donc avant tout de structurer dans la durée un accompagnement qui était jusqu’à présent assuré avec efficacité au moment du décès du parent gendarme et dans les mois suivants, mais qui avait tendance à se dissiper avec le temps. Il sera ainsi désormais possible d’effectuer, en profondeur, un travail de recensement de toutes les familles endeuillées, d’actualiser les adresses et les coordonnées de contact, de faire un point sur leurs besoins et de leur proposer un accompagnement en fonction de l’âge des orphelins.

S’il est piloté au niveau central par le bureau de l’action sociale, des blessés et du handicap de la sous-direction de l’accompagnement des personnels, qui assure le suivi des familles endeuillées et met en œuvre les mesures de portée nationale, ce programme se décline aussi dans les territoires, en mobilisant, en proximité, les commandants territoriaux de la gendarmerie, les gendarmes d’active et de réserve, ainsi que les partenaires locaux. Enfin, pour répondre au quotidien aux familles et orienter les demandes, une cellule « Bleu Pupilles » a été mise en place au sein de la Fondation Maison de la gendarmerie.

Avec Bleu Pupilles, la gendarmerie veut en effet affirmer sa reconnaissance durable envers ces familles endeuillées, et ce quelle que soit l’origine du décès, en accompagnant de manière individualisée et indéfectible les orphelins et leur parent restant, dans leur vie quotidienne, tout au long de leur jeunesse, et en les soutenant dans leurs études et dans leur entrée dans la vie active. Différentes actions vont ainsi être mises en œuvre dès ce mois de mars. Il sera notamment proposé à chaque famille un soutien aux études en fonction des besoins, une aide à l’intégration dans un lycée de la défense, une aide à la recherche de stages et d’emploi, un accueil en logement étudiant, une préparation aux concours de la fonction publique…

À ces deux dimensions, qui forment le cœur du programme, s’ajoute une troisième, qui est de fédérer les orphelins autour d’événements solidaires ou plus solennels. Ainsi, après le voyage de trois orphelins en Laponie, en décembre dernier, pour rencontrer le Père Noël, d’autres événements sont déjà programmés, comme la 3e édition du « Bleu dans les Yeux », organisée par les Képis pescalunes en mai prochain, ou encore une rencontre à Lorient avec le team voile de Banque populaire au printemps pour une douzaine d’enfants.

« Un programme social majeur pour la gendarmerie »

Pour la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Transition écologique, chargée des collectivités territoriales et auprès du ministre de la Transition écologique, chargée de la ruralité, Mme Dominique Faure, il s’agit donc d’un « programme social majeur pour la gendarmerie et le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. (…) Consacrer sa vie à servir et protéger les autres, c’est aussi pour un gendarme y associer intimement sa famille, ses enfants et ses proches. Et c’est parce que les politiques d’accompagnement qui sont conduites par l’État et par la gendarmerie sont une puissante assurance dans l’exercice de leurs missions quotidiennes, que les gendarmes continuent de s’engager sans réserve, parce qu’ils savent que lorsque le drame survient, ceux qui restent ne seront jamais abandonnés ou livré à eux-mêmes. Ils pourront compter, dans la constance, sur la présence de la grande famille de la gendarmerie et sur la solidarité de chacun. La gendarmerie est effectivement une grande et belle famille forte de ses valeurs de solidarité, d’entraide et j’ajouterais d’humanité. »

À travers « cette initiative remarquable et humaine, (…) la gendarmerie nationale démontre une nouvelle fois ce soir qu’elle est une grande famille solidaire, dynamique et fière de ses valeurs. Je souhaite à mon tour une belle réussite au programme Bleu Pupilles, que je trouve exemplaire », a déclaré la ministre, avant de se mêler aux personnes présentes et d’échanger en toute simplicité avec les familles.

Et à voir le sourire des enfants et de leurs proches à l’occasion de cette soirée, gageons que le programme Bleu Pupilles a déjà pris un beau départ !

À noter

Le programme Bleu Pupilles est financé par la gendarmerie, la Fondation Maison de la gendarmerie, la contribution des partenaires et par des dons, des legs et l’ouverture au mécénat pour soutenir les orphelins de la gendarmerie.

Source: gendinfo.fr