La politique en faveur des droits des femmes s’est imposée, en France, comme une politique de l’égalité entre les sexes. Il ne s’agit pas de reconnaître des droits spécifiques aux femmes mais, au contraire, de mettre fin aux discriminations dont elles sont victimes.

État des lieux

C’est en 1974 qu’est créé le premier secrétariat d’ État à la condition féminine. Sa titulaire, Françoise Giroud, définit ainsi sa mission : les femmes sont une catégorie à part et ce qu’il faut arriver à faire justement, c’est qu’elles cessent de l’être. Après une période au ton plus militant symbolisée par le ministère des droits des femmes dirigé par Yvette Roudy, la politique d’égalité s’impose et, à partir des années 2000, la terminologie officielle consacre cette tendance. L’administration en charge de promouvoir les droits des femmes devient le service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

En 2022, de nombreuses inégalités entre les deux sexes persistent. Ainsi, en matière d’égalité professionnelle, la situation des femmes sur le marché du travail reste plus fragile que celle des hommes. Ou, en ce qui concerne la parité politique, les élections législatives de juin 2017 ont certes vu le nombre de femmes élues battre un record avec 224 députés, soit 38,8% des 577 sièges de l’Assemblée nationale, mais, au niveau communal, seulement un maire sur cinq est une femme (chiffre pour 2020). Enfin, les actes de violences contre les femmes constituent la manifestation la plus aiguë de l’inégalité homme-femme. Ces actes sont réprimés de plus en plus sévèrement en France.

La politique publique de l’égalité femmes hommes

La politique d’égalité femmes-hommes est une politique publique récente et surtout particulière. Née il y a un demi-siècle, elle se distingue de beaucoup d’autres politiques publiques par son caractère interministériel et transversal. L’objectif d’égalité femmes-hommes doit être intégré dans les politiques d’emploi, de lutte contre la pauvreté, de santé, etc. La mobilisation de la société civile concourt à la mise en œuvre de cette politique grâce aux liens étroits qu’elle entretient avec le secteur associatif.

C’est également une politique très innovante. Si la connaissance des mécanismes des inégalités et des représentations ne cesse de progresser, c’est aussi parce que la puissance publique est invitée à renouveler ses actions et à saisir de nouveaux leviers, grâce notamment aux partenariats associatifs qui font remonter des informations, à la vivacité des mouvements féministes et aux échanges d’expériences avec d’autres pays.

Source: vie-publique.fr