10,6% des mineurs de moins de 16 ans sont en situation de privation matérielle spécifique aux enfants en 2021. Ces enfants subissent au moins trois privations d’éléments de confort courants, dont plusieurs propres aux enfants (disposer de jeux ou d’un endroit adapté pour faire ses devoirs…). Cette situation est-elle identique aux chiffres de 2009 ?

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 23 mars 2023, une étude sur la privation matérielle spécifique aux enfants en France métropolitaine en 2021 et son évolution depuis 2009.

Un enfant sur trois subit au moins une privation

Un enfant sur trois subit au moins une restriction sur les 15 listées. C’est le cumul des privations qui permet de repérer les inégalités dans la population. Parmi les 10,6% d’enfants en situation de privation, c’est-à-dire touchés par au moins trois restrictions, 31,1% en subissent au moins cinq.

Ainsi, faute de moyens financiers :

  • 10,6% des moins de 16 ans ne partent pas en vacances au moins une semaine par an ;
  • 3% ne disposent pas de deux paires de chaussures à leur taille ;
  • ils sont 1,6% à ne pas pouvoir manger de viande ou de poisson au moins une fois par jour.

Au sein d’un ménageles enfants souffrent généralement moins de certaines privations que leurs parents. Ceux-ci privilégient, quand ils le peuvent, les dépenses destinées aux enfants. Par exemple, parmi les ménages dans lesquels les parents déclarent ne pas pouvoir partir en vacances pour raison financière, seul un sur deux affirme que leurs enfants ne peuvent pas partir en vacances non plus.

Mais les conditions de vie des enfants s’améliorent depuis 2009

La proportion d’enfants exposés à la privation matérielle spécifique diminue depuis 2009. De 16,7% en 2009, cette proportion est passée à 13,6% en 2014 puis 10,6% en 2021. La pandémie de Covid-19 a peut-être accentué la baisse entre 2014 et 2021, les contraintes sanitaires ayant réduit les possibilités de consommer, donc les dépenses des ménages.

En 2021, notamment :

  • les restrictions alimentaires sont moindres qu’en 2009. 2% des enfants ne peuvent pas manger de fruits et légumes frais une fois par jour à cause de problèmes d’argent, contre 4,9% en 2009 ;
  • deux fois plus d’enfants ont des livres adaptés à leur âge ;
  • les départs en vacances sont plus fréquents. 17,4% des enfants ne pouvaient pas partir en 2009 par manque de moyens.

Des privations plus courantes dans les familles nombreuses ou monoparentales

Les conditions de vie des enfants sont plus difficiles au sein d’une famille :

  • nombreuse. Le risque de privation matérielle spécifique atteint 7% en 2021 si la famille compte un ou deux enfants mais 17,1% s’il y a trois enfants ou plus. Les taux de privation reculent depuis 2009 quelle que soit la taille de la fratrie mais l’écart reste important ou se creuse entre les enfants de famille nombreuse et les autres ;
  • monoparentale. En 2021, 24,9% de ces enfants subissent au moins trois privations, contre 29,4% en 2014 et 37,1% en 2009. En 2019, la pauvreté touche 42% des personnes vivant en famille monoparentale, soit le double de la population totale.

En 2021, 6,1% des moins de 16 ans cumulent pauvreté monétaire et privation matérielle spécifique (contre 7,7% en 2009). Néanmoins, la part globale d’enfants vivant dans un ménage pauvre reste stable (un sur quatre). Le risque de pauvreté monétaire des enfants est un peu plus élevé en 2021 (18,7%) qu’en 2009 (16,4%).

Source: vie-publique.fr