Plus de 43 000 disparitions d’enfants ont été signalées aux forces de gendarmerie et de police en 2022. Ce 25 mai leur est consacré, en tant que journée internationale des enfants disparus. C’est à cette occasion que le 116000 Enfants Disparus, numéro officiel européen dédié, publie son premier rapport sur les disparitions de mineurs en France, auxquelles la gendarmerie porte une attention toute particulière.

Les disparitions de mineurs, en grande majorité consécutives à des fugues, sont des événements graves, auxquels les forces de l’ordre sont souvent confrontées, à raison d’environ un fait toutes les douze minutes sur notre territoire en 2022. C’est ce que souligne le rapport publié pour la première fois en France par le 116 000, numéro d’urgence européen et partenaire associatif de référence pour les disparitions d’enfants, alertant à cette occasion sur les dangers encourus. Travaillant en complément de l’action des services d’enquête, ce numéro, géré en France par la fondation Droit d’Enfance, regroupe des professionnels qui ont vocation à apporter leur soutien aux familles concernées.

Un signalement rapide, le premier réflexe

En cas de disparition d’un enfant, qu’il s’agisse d’une fugue, d’une disparition inquiétante, ou d’un enlèvement parental, les premières heures sont déterminantes. Il est donc impératif pour les parents de la signaler le plus rapidement possible à la brigade de gendarmerie locale ou au commissariat, ou encore en composant le 17. Avec quelques actions essentielles, les parents ou proches peuvent faciliter le travail de recherches engagé : transmettre une photo récente de l’enfant, contacter les proches qui pourraient avoir des informations, ne pas toucher les effets personnels pour éviter de polluer les recherches… Cela permet, par exemple, de présenter aux équipes cynophiles un vêtement imprégné de l’odeur du jeune sans la fausser.

Dans tous les cas, plus le signalement est fait tôt, en apportant des précisions sur l’apparence physique de l’enfant, son âge, sa tenue, ses habitudes ou autre, plus les chances de le retrouver rapidement sont importantes.

Un engagement de moyens conséquents par la gendarmerie nationale

La gendarmerie se mobilise sur chaque cas de disparition de mineur, déployant un dispositif de recherches opérationnelles en parallèle de l’ouverture d’une enquête. Quels que soient le motif et le type de disparition, des moyens complémentaires humains et matériels sont mis en œuvre : gendarmes départementaux, hélicoptères, plongeurs, cavaliers, équipes cynophiles… La montée en puissance des gendarmes est rapide, mettant ainsi tout en œuvre pour que l’enfant soit retrouvé au plus vite.

Dans le même temps, les services d’enquête que sont les brigades de recherches et les sections de recherches sont engagés sur les investigations judiciaires, menant des auditions, exploitant la vidéo-protection ou encore la téléphonie. En cas de disparition inquiétante ou d’enlèvement parental, ils peuvent faire appel à leurs experts en exploitation numérique ou à des portraitistes par exemple, voire aux scientifiques de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

La capacité de montée en puissance rapide de la gendarmerie se révèle particulièrement efficace et complémentaire dans ce type de situation. Dernier exemple en date, la disparition de la jeune Chloé, en Seine-et-Marne, retrouvée grâce à la ténacité des enquêteurs.

Ces dispositifs déployés dans l’urgence par les unités ne sont qu’une partie de la réponse que la gendarmerie s’attache à donner aux familles par tous les moyens. Elle s’engage en effet sur le temps long dans ces enquêtes dès lors que cela s’avère nécessaire. Cela s’est notamment concrétisé par la création de la Division des affaires non-élucidées, DIANE, dont une partie importante des missions est consacrée à la poursuite des investigations sur les disparitions inquiétantes encore non résolues.

Les disparitions inquiétantes : le gendarme au plus près des familles

De par son métier et les interventions qu’il doit prendre en compte, le gendarme évolue souvent dans l’intimité des familles. C’est notamment le cas lors des disparitions de mineurs et des disparitions inquiétantes. Tout en réalisant son travail d’enquêteur et en menant des investigations techniques, il prend ainsi en compte l’aspect émotionnel particulier lié à cet événement, si douloureux pour les proches. Lien privilégié avec les familles, il se montre à l’écoute, mais ne doit rien écarter. Cela lui demande de la finesse et du tact dans la prise en compte autant que du professionnalisme dans la conduite des recherches, en liaison avec le magistrat.

À noter :

Le dispositif Alerte enlèvement

Mis en place en 2006, le planAlerte enlèvement a été déclenché 28 fois depuis, avec 27 réponses positives. Déclenché sous l’autorité du procureur de la République, c’est un dispositif efficace, basé sur la diffusion d’un message formalisé, sur tous les supports médiatiques.

Quatre critères doivent être réunis : l’enlèvement est avéré, la victime est mineure, sa vie ou son intégrité physique est en danger, et le procureur dispose d’informations permettant de localiser l’enfant ou le ravisseur.

Le 116 000 Enfants disparus, un numéro unique d’aide

Lors de ces situations dramatiques, accompagner les proches est essentiel, dès l’engagement des premières recherches, tout au long de la procédure, et parfois après.

Les gendarmes sont naturellement en première ligne, mais ils travaillent main dans la main avec le 116 000, association avec laquelle ils sont liés par une convention commune signée en 2018. Elle regroupe des professionnels qui interviennent notamment au cours de la formation des élèves gendarmes (E.G.), dans le cadre de la gestion de ces événements complexes. Le partage de leurs retours d’expériences permet ainsi aux E.G. d’acquérir de bonnes pratiques. L’autre plus-value de ce partenariat est de transmettre aux futurs enquêteurs les compétences pour gérer des cas plus spécifiques, par exemple concernant des enfants atteints de troubles du spectre autistique.

Au-delà de ces échanges de savoir-faire avec la gendarmerie, le 116 000 propose une prise en charge des proches, par une aide téléphonique via un numéro unique. Famille du disparu, amis, proches, enseignants, toute personne concernée par une disparition peut composer ce numéro. Elle pourra y recevoir une écoute et un soutien psychologique, mais aussi une aide légale, sociale, ou encore administrative. Le tout immédiatement et gratuitement.

Source: gendinfo.fr