Le cinquième baromètre de l’Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) montre une augmentation de plus de 20% des enfants sans domicile en 2023. Les associations dénoncent une gestion à court-terme et inadaptée de l’hébergement d’urgence.

Au moins 1 990 enfants n’avaient pas de logement dans la nuit du 21 au 22 août 2023, soit 2,5 fois plus qu’il y a 18 mois. C’est le constat du cinquième baromètre  « Enfants à la rue » publié le 30 août 2023 par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et la FAS.

Les résultats se basent sur les 3 735 personnes en famille qui n’ont pas trouvé de places (demandes non pourvues-DNP) dans les structures d’hébergement en appelant le 115, le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abris. Les résultats sont « parcellaires« , précise l’étude, puisque ces résultats ne prennent en compte ni les familles qui n’ont pas contacté le Samu social, ni les mineurs non-accompagnés.

Les enfants sans-abris plus nombreux en Île-de-France

Parmi les 1 990 enfants sans-abri, 480 ont moins de trois ans, souligne l’étude. 80% (1 567) des moins de 18 ans sans hébergement déclaraient avoir déjà dormi à la rue la veille de leur demande au Samu social. La proportion de femmes seules avec enfants a augmenté entre août 2022 et août 2023, passant de 29% des personnes en famille en DNP à 35%. En août 2023, parmi les personnes en famille en DNP, les personnes en couple avec enfant représentent 44%, les groupes avec enfants 19% et les hommes seuls avec enfants 2%.

L’Île-de-France est la région qui comprend le plus grand nombre de personnes en famille en demandes non pourvues (1 598), suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (476), des Hauts-de-France (416) et de l’Occitanie (314). Selon l’Unicef, cette situation résulte d’une crise du logement qui touche les familles les plus précaires.

Le baromètre Unicef-FAS pointe également « la situation critique de femmes enceintes« .

Un gestion à court terme de l’hébergement

Les associations dénoncent des solutions d’hébergement insuffisantes et inadaptées. Constatant une « multiplication des remises à la rue depuis la fin de l’hiver« , elles critiquent une gestion à court terme de l’hébergement qui propose :

  • un nombre insuffisant de places (les fermetures en été qui présentent pourtant « un caractère dangereux« ) ;
  • des réponses temporaires, essentiellement en chambres d’hôtel, qui ne sont pas adaptées aux « besoins fondamentaux » des 29 780 enfants qui y vivent.

L’Unicef appelle à renforcer les moyens de l’hébergement d’urgence et à faciliter l’accès au logement ordinaire pour les familles.

Source: vie-publique.fr